par Lucia Mutikani

Le chiffre de +2,8% publié par le département du Commerce est inférieur à la première estimation donnée fin octobre, qui était de 3,5%. Il s'agit cependant de la croissance la plus soutenue depuis le troisième trimestre de 2007.

Le retour à la croissance après quatre trimestres consécutifs de contraction de la production a probablement mis fin à la pire récession que le pays ait connu en 70 ans.

Le PIB américain, qui mesure la production totale de biens et de services sur le sol national, s'était contracté de 0,7% au deuxième trimestre.

Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à une croissance du PIB de 2,9%.

POIDS DES IMPORTATIONS

La forte hausse des importations, qui ont crû plus rapidement que les exportations, a freiné la croissance du PIB. Elles ont bondi de 20,8%, soit la hausse la plus importante depuis le deuxième trimestre de 1985, contre une hausse de 16,4% en première estimation. Cette évolution a coûté 2,53 points de pourcentage de croissance au PIB, d'après le département du Commerce.

La baisse de 15,1% de la construction de bâtiments non résidentiels, contre -9,0% en première estimation, a également pesé sur la croissance du PIB et souligne les difficultés du marché de l'immobilier commercial. La croissance du PIB a été entamée de plus d'un demi point de pourcentage par cette variation.

Les entreprises ont réduit leurs stocks d'invendus au cours du troisième trimestre à un rythme légèrement supérieur aux attentes.

Les stocks des entreprises ont baissé de 133,4 milliards de dollars (89,04 milliards d'euros), contre une baisse de 130,8 milliards de dollars en première estimation.

Cette diminution est cependant inférieure à la forte baisse constatée au deuxième trimestre, de 160,2 milliards de dollars.

La baisse des stocks a compté pour 0,87 point de pourcentage dans l'évolution à la hausse du PIB au troisième trimestre.

Ceci pourrait suggérer que les entreprises se rapprochent du moment où elles arrêteront de réduire leurs stocks et commenceront à passer de nouvelles commandes.

Les ventes finales ont elles augmenté de 1,9%, contre +2,5% en première estimation. Elles étaient en hausse de 0,7% au deuxième trimestre.

Les chiffres publiés par le département du Commerce montrent également que les bénéfices nets des entreprises ont augmenté de 13,4% au troisième trimestre, soit la hausse la plus importante depuis le premier trimestre de 2004, alors que les analystes attendaient un rebond de 6,2%.

Cette forte augmentation est principalement due à des mesures supplémentaires de réduction des coûts décidées par les entreprises afin de faire face à une demande insipide.

Les dépenses de consommation des ménages ne sont finalement pas aussi robustes que précédemment estimé par le département du Commerce.

La consommation des ménages, qui représente plus des deux tiers de l'activité économique aux Etats-Unis, a augmenté de 2,9%, contre une hausse estimée à 3,4% fin octobre. Cela étant, il s'agit toujours de la hausse la plus importante depuis le premier trimestre de 2007.

Les dépenses de consommation des ménages avaient diminué de 0,9% au deuxième trimestre.

L'activité de construction de logements est en hausse de 19,5% au troisième trimestre, en deçà d'une première estimation, à +23,4%. La construction de logements a cependant contribué à la croissance du PIB pour la première fois depuis 2005.

L'investissement dans l'immobilier résidentiel était en baisse de 23,3% sur la période avril-juin de cette année.

"Il s'agira d'une reprise molle, lente et elle sera parsemée d'échecs", a déclaré T.J. Marta, économiste en chef de Marta on the Markets. "Je ne suis pas très enthousiaste", a-t-elle ajouté.

STABILISATION DANS L'IMMOBILIER

Publié plus tôt mardi, l'indice Standard & Poor's/Case Schiller a montré que les prix des maisons ont augmenté en septembre pour le cinquième mois d'affilée aux Etats-Unis.

L'indice affiche une hausse de 0,3% en septembre, contre un consensus de +0,8% et après une hausse de 1,2% en août.

"Nous avons assisté à une amélioration générale des prix des maisons au cours des six derniers mois", a déclaré dans un communiqué David Blitzer, président du Comité des indices de S&P. "Cela étant, les gains constatés au cours des derniers mois sont plus modestes que ceux observés pendant les mois d'été, à l'activité saisonnière plus marquée."

Le maintien de certains crédits d'impôt pour les primo-acquérants notamment devrait soutenir les ventes de maisons et les prix dans les mois à venir, d'après des économistes.

Le moral des consommateurs s'est pour sa part amélioré en novembre d'après l'enquête mensuelle du Conference Board.

L'indice de confiance du consommateur est ressorti à 49,5 en novembre, contre 48,7 (révisé) en octobre. ()

"La modeste amélioration sur les perspectives de court terme est due à une baisse du pourcentage de consommateurs qui s'attendent à une dégradation du marché du travail et de l'environnement pour les entreprises (...)", a déclaré dans un communiqué Lynn Franco, directrice du Conference Board Consumer Research Center.

"Les prévisions en matière de revenus restent très pessimistes et les consommateurs abordent la période des fêtes sur une note frugale", a ajouté Lynn Franco.

Lucia Mutikani, Emily Flitter, Richard Leond et Tom Ryan, version française Sonia Manueco