LYON, 18 juin (Reuters) - Un bicorne de feutre noir attribué à Napoléon, un des 19 aujourd’hui répertoriés sur les 120 qu’aurait portés l’empereur pendant son règne, a été vendu lundi 350.000 euros aux enchères.

"Ce chapeau aurait été ramassé après la bataille de Waterloo et la fuite de Napoléon par le capitaine des Dragons hollandais, le baron Arnout Jacques Van Zuijlen van Nijevelt", a dit Etienne De Baecque, le commissaire-priseur qui a dirigé la vente à Lyon.

L’histoire de ce chapeau de feutre est retracée depuis 1815 par une série de documents attestant de ses différents titres de propriété. De main en main, le bicorne napoléonien est arrivé jusque dans le giron d’un collectionneur français, Bernard Thouvenin, dont les héritiers cèdent aujourd’hui ce trophée.

Portant des traces d’usure et des craquelures, le bicorne porte encore son bouton de bois en partie recouvert de soie. Il n’est en revanche plus porteur de sa cocarde. Le chapeau est présenté dans une boîte de bois tapissée d’étoffe verte depuis 1897, date de l’exposition internationale de Bruxelles où il figurait en bonne place.

"Ces chapeaux étaient fabriqués pour la plupart par Poupart & Cie, 'Chapelier, costumier et passementier de l’Empereur et des princes' dont le magasin se trouvait au Palais du tribunal, actuel palais royal", indique la maison de vente De Baecque et Associés. "A partir de 1813, l’Empereur changea de chapelier et se fournit chez Maneglier, rue Richelieu"."

Le commissaire-priseur rapporte que Napoléon avait en permanence douze chapeaux à disposition, dont quatre étaient renouvelés chaque année. Il faisait préalablement porter ses chapeaux par son premier valet de chambre afin de les "casser".

Un précédent bicorne de Napoléon, en meilleur état et plus complet, a été adjugé en 2014 à Fontainebleau pour 1,8 million d’euros au Coréen Kim Hong-Kuk, fondateur et président du géant de l’agroalimentaire Harim. (Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse)