WASHINGTON/PEKIN, 4 décembre (Reuters) - La Chambre américaine des représentants a adopté à une majorité écrasante mardi un texte visant à contraindre l'administration Trump à apporter une réponse plus ferme à la répression menée par la Chine contre la minorité musulmane de la province chinoise du Xinjiang, provoquant l'ire immédiate de Pékin.

Le projet de loi dite des Ouïghours que la Chambre a voté mardi est une version plus stricte du texte adopté en septembre dernier au Sénat, contrôlé par les pairs républicains du président Donald Trump.

Il demande au chef de la Maison blanche de condamner les atteintes aux droits de la minorité musulmane et d'appeler à la fermeture des camps de "rééducation" du Xinjiang, province du nord-ouest de la Chine.

Le texte appelle à des sanctions contre les hauts fonctionnaires chinois que la Chambre considère comme responsables de ces atteintes et vise en particulier Chen Quanguo, secrétaire du Parti communiste pour le Xinjiang et membre du puissant Politburo qui appartient à ce titre aux échelons supérieurs de l'administration chinoise.

Le Sénat doit désormais se prononcer sur le texte avant, le cas échéant, de le transmettre à Donald Trump pour promulgation.

Ce vote à la Chambre intervient moins d'une semaine après que le président américain a promulgué une loi soutenant les manifestants pro-démocratie à Hong Kong, provoquant la colère de Pékin, alors même que les Etats-Unis et la Chine tentent de parvenir à un accord mettant fin à leur conflit commercial.

Dans un communiqué, le ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié le projet de loi d'attaque "malveillante" contre la Chine et de grave ingérence dans les affaires internes du pays.

"Nous pressons les Etats-Unis de corriger immédiatement leur erreur, d'empêcher ce texte de devenir une loi, d'arrêter de se servir du Xinjiang pour interférer dans les affaires domestiques de la Chine", dit la porte-parole de la diplomatie chinoise.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de la Maison blanche. (David Brunnstrom, Patricia Zengerle et Matt Spetalnick à Washington, Se Young Lee et Huizhong Wu à Pékin; version française Jean Terzian)