Vinci et Eiffage vont finalement proposer de racheter les titres qu'ils ne détiennent pas de la Société Marseillaise du Tunnel Prado-Carénage à 27 EUR par action, soit une proposition plus généreuse que celle de 23 EUR (coupon attaché) formulée initialement. Le relèvement de 12,5% intervient alors que l'action cotait déjà 25,50 EUR, soit au-delà du prix de base. Il fait suite au feu vert de l'antitrust européen sur l'infrastructure marseillaise. Ce matin, le titre gagne 5,5% à 26,90 EUR.

La nouvelle proposition a été décidée "au regard de la hausse récente du cours de l’action de la Société et en vue de favoriser l’apport des actions de la Société à l’Offre", écrivent les deux groupes de BTP et de concessions, qui soulignent que cela constitue une prime de 71% par rapport au cours de clôture du 31 mars 2021 (prime calculée hors dividende de 1,90 EUR détaché le 1er juin). Ils prendront les frais de courtage à leur charge.

Un relèvement de prix qui ne devrait pas satisfaire tous les minoritaires, à commencer par Pascal Quiry, à la fois actionnaire à hauteur de 1,95% de la société et analyste. Au terme d'une étude de 74 pages, il estime que la valeur intrinsèque de la SMTPC s'inscrit entre 37,50 et 40 EUR par action, par actualisation des flux de trésorerie disponible (DCF). Il fustige en particulier l'absence de prise en compte sérieuse dans la valorisation de l'ouverture de la bretelle Schlœsing en 2023.

"Si Vinci et Eiffage ont parfaitement le droit de vouloir retirer de la cote leur filiale commune SMTPC, les règles de marché, en particulier dans le cas d’une offre publique obligatoire suivie d’un retrait obligatoire qui est une expropriation, font qu’ils doivent payer à tous les actionnaires minoritaires la valeur intrinsèque de l’action, comprise entre 37,5 et 40 EUR, et non un prix significativement sous-évalué", conclut Quiry, qui est par ailleurs professeur  à HEC et co-auteur du fameux Vernimmen.