par Dietrich Knauth

NEW YORK, 8 novembre (Reuters) - WeWork apparaîtra pour la première fois devant un tribunal américain des faillites mercredi, afin de présenter une proposition de restructuration qui pourrait réduire sa dette de 3 milliards de dollars (2,81 milliards d'euros) et le nombre d'espaces de "coworking" du groupe.

La société américaine de la location de bureaux en partage, détenue en majorité par Softbank, a demandé lundi la protection de la loi sur les faillites au tribunal de Newark, dans le New Jersey, cherchant à remédier à sa dette de plus de 4 milliards de dollars et à ses coûts de location élevés.

Jadis startup américaine la plus valorisée à Wall Street, WeWork a déclaré avoir scellé un accord de restructuration avec des parties prenantes clé afin de réduire de manière drastique sa dette consolidée actuelle.

Avec le recours accru au télétravail depuis la pandémie de COVID-19, WeWork s'est retrouvé en difficulté pour enregistrer un bénéfice et verser les loyers élevés de ses locaux.

Après avoir tenté de restructurer sa dette sans parvenir à éviter la faillite, WeWork a conclu un accord avec plus de 90% de ses détenteurs d'obligations afin de convertir 3 milliards de dollars de dette en actions du groupe. Softbank, qui détient actuellement près de 70% de WeWork, conserverait une participation dans le cadre de la restructuration proposée.

WeWork a réussi à renégocier 590 baux avant de se déclarer en faillite, ce qui lui a permis d'économiser environ 12,7 milliards de dollars en loyers futurs. Le groupe affirme toutefois avoir encore à travailler pour maîtriser les coûts des loyers.

La société a également identifié 69 baux à résilier dans les premiers jours de sa faillite, dont 41 à New York, et elle pourrait chercher à révoquer d'autres baux plus tard. Elle déclaré vouloir renégocier les conditions d'autres baux avec 400 propriétaires.

Selon Ann Chandler, spécialiste du droit immobilier, la législation américaine sur les faillites donne aux débiteurs une grande marge de manœuvre pour se défaire de leurs baux.

"Une grande partie de cette situation échappe au contrôle des propriétaires. Ils ne peuvent vraiment pas intervenir dans la phase initiale d'une faillite", a-t-elle déclaré.

WeWork demandera mercredi au juge des faillites américain John ShSherwood qui supervise sa procédure au titre du chapitre 11, d'approuver les premières étapes de son dossier. Ces démarches comprennent des demandes courantes telles que le maintien de la rémunération de ses 2.700 salariés et des fournisseurs comme les services d'entretien et de nettoyage des bâtiments.

WeWork est entrée en faillite avec environ 164 millions de dollars de liquidités, selon les documents déposés au tribunal. (Reportage Dietrich Knauth ; version française Dagmarah Mackos, édité par Kate Entringer)