Par le biais de cette institution, il s’agit de soutenir les TPE, PME et ETI françaises.

Dotée de 42 milliards d’euros, à parts égales entre la Caisse des dépôts et l’Etat, cette entité est issue d’un regroupement entre : le Fonds stratégique d’investissement (FSI), Oseo et CDC entreprise (filiale de la CDC). Précisons que la CDC est déjà actionnaire à 27% d’Oseo et de 51% du FSI.
Cependant, le fait que la BPI ne soit qu’un simple regroupement est assez critiqué. Pour de nombreux spécialistes, il ne s’agit pas de nouveaux moyens d’actions, mais uniquement de la création d’une direction commune des différentes institutions déjà en place.
 

Objectif de la BPI :

Dans le contexte actuel, les entreprises formant le tissu industriel français sont confrontées à une difficulté d’accès au crédit par le système financier classique, c’est pour cela que le nouveau gouvernement s’est attaché à la mise en place de la BPI. Dans le but de corriger cette défaillance du système financier, les fonds débloqués pour les entreprises permettront d’aider au financement de l’innovation et des filières d’avenir, de soutenir le développement à l’international.
Aussi, d’après le projet de loi, la BPI a pour second objectif de renforcer le capital de certaines PME et ETI afin qu’elle puisse « atteindre la taille critique nécessaire pour aller sur les marchés internationaux ».
 

Le cadre d’intervention :

Pour ce faire, deux filiales seront créées : la BPI-Investissement et la BPI-Financement-Innovation. (Il semblerait que le gouvernement ne souhaite pas reproduire l’erreur de certains établissements financiers qui regroupaient ces deux activités au sein de la même structure).
La première aura pour rôle de renforcer les fonds propres des entreprises industrielles ou technologiques disposant d’un potentiel de croissance et ce en qualité d’investisseur de long terme.
La deuxième soutiendra l’innovation par le biais de subventions ou de prêts à taux zéro. Elle pourra également aider ces sociétés qui rencontrent des difficultés d’accès au crédit en proposant des prêts classiques.
 

Qui décidera ?

Le gouvernement a montré clairement la volonté de donner 90% du pouvoir de décision aux régions.
Les régions auront donc un rôle primordial dans le fonctionnement de la banque et notamment dans le choix d’attribution des fonds. Elles auront le premier contact (localement) avec les entreprises par l’intermédiaire de guichets régionaux et pourront suivre les entreprises à leurs différents stades de développement.

La création dans chacune des régions administratives d’un comité régional d’orientation aura pour but de mettre en place la mission de la BPI au niveau local. Cependant, le fait que ce comité soit présidé par le président du conseil régional peut poser la question de l’indépendance des décisions qui seront prises et d’un éventuel conflit d’intérêt entre « But économique » et « But politique ».
 

Même s’il n’y a pas vraiment de nouveauté, la BPI est maintenant sur les rails. Nous connaissons son pouvoir d’intervention, sa structure ainsi que les dirigeants. Il reste maintenant certaines zones d’ombre qui devront rapidement être clarifiées si l’on veut obtenir un puissant outil de financement comme c’est le cas en Allemagne avec la Banque publique KfW qui a été créée en 1948 dans le cadre du Plan Marshall.

Le projet de loi doit maintenant être examiné par l’Assemblée Nationale et le Sénat afin d’être voté avant la fin de l’année. En effet, le premier conseil d’administration de la banque publique d’investissement doit avoir lieu en janvier prochain…