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MILAN (awp/afp) - Telecom Italia (TIM) a accordé vendredi un mois supplémentaire à la Caisse des dépôts italienne (CDP) pour soumettre une proposition chiffrée en vue de la fusion du réseau de l'opérateur historique avec celui de son concurrent Open Fiber, a appris l'AFP de source financière.

Associée au fonds d'investissement Macquarie, la CDP aura désormais jusqu'à fin novembre pour déposer une "offre non contraignante" pour l'acquisition du réseau de Telecom Italia, qui serait intégré au réseau d'Open Fiber, contrôlé à 60% par la banque publique.

Mais les négociations entre TIM et la CDP ne seront plus "exclusives", a tranché le conseil d'administration du groupe italien, dont le principal actionnaire est le groupe français Vivendi, ouvrant ainsi la porte à d'autres propositions d'acquéreurs potentiels.

Sollicité par l'AFP, Telecom Italia n'a pas souhaité commenter.

Un éventuel rachat du réseau par un fonds d'investissement ou autre acheteur privé ne semble toutefois guère compatible avec les projets du nouveau gouvernement nationaliste dirigé par Giorgia Meloni, favorable à un réseau public.

Afin de "protéger les infrastructures stratégiques nationales", Mme Meloni avait indiqué mardi vouloir "assurer la propriété publique des réseaux, sur lesquels les entreprises pourront offrir des services en libre concurrence, à commencer par les télécommunications".

Son parti post-fasciste, Fratelli d'Italia, avait auparavant évoqué l'hypothèse d'une OPA lancée par la CDP sur la totalité de TIM, qui garderait le réseau mais se séparerait de ses activités de services. Un tel scénario pourrait revenir à une nationalisation.

Le projet d'une fusion des réseaux relancé en mars par le PDG de TIM, Pietro Labriola, prévoit également une scission du groupe. Mais son plan consiste à vendre le réseau de téléphonie fixe et centrer le groupe sur des activités de services.

Les estimations de la valeur du réseau de téléphonie fixe de Telecom Italia sont très divergentes, allant de 15 milliards d'euros avancés par certains analystes à 31 milliards d'euros souhaités par Vivendi.

Le fonds d'investissement américain KKR s'était déclaré en novembre 2021 prêt à débourser 10,8 milliards d'euros pour acquérir la totalité de TIM, mais son offre a été jugée trop basse par Vivendi.

Depuis le refus de TIM en avril d'accorder à KKR accès à ses comptes en vue d'une éventuelle offre publique d'achat (OPA), sa capitalisation boursière est tombée de 6,3 milliards d'euros à désormais 4,1 milliards d'euros.

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