Genève (awp) - Le développeur de logiciels bancaires Temenos a dû composer au premier trimestre avec des reports de commandes causés par la pandémie de coronavirus. Le groupe genevois a néanmoins montré de la résilience, notamment grâce aux activités générant des recettes récurrentes. Un rebond est attendu au deuxième semestre, ce qui n'a pas empêché la direction de raboter ses objectifs annuels.

Entre janvier et mars, les revenus (non IFRS) ont reculé de 5% sur un an à 193,7 millions de dollars (186,9 millions de francs suisses), indique Temenos lundi. "Nos clients bancaires ont reporté les contrats, il ne les ont pas annulés", a assuré le directeur général Max Chuard lors d'une téléconférence.

Les revenus tirés des licences ont reculé de 26% à 56,2 millions de dollars, malgré une envolée de plus de 70% du chiffre d'affaires généré avec l'offre Logiciel en tant que service (SaaS). La partie non récurrente des licences a dégringolé de 47% à 33,6 millions.

Les régions les plus touchées par le coronavirus au premier trimestre ont particulièrement plombé les affaires de Temenos, à savoir l'Asie et l'Europe. La zone Amériques a offert une certaine résistance.

Le directeur financier Panagiotis Spiliopoulos a relativisé la portée de la contreperformance du début d'année, ce partiel étant habituellement le plus faible en termes de recettes. "Nous avons continué de signer des contrats dans les derniers jours de mars", a-t-il souligné.

Les revenus de maintenance ont gonflé de 11% à 94 millions, tandis que l'activité de services a stagné à 43,3 millions.

Aucune embellie n'est à attendre sur jusqu'à fin juillet. Le groupe genevois devrait atteindre le creux de la vague au deuxième trimestre. Questionné sur le sujet, Max Chuard s'est montré confiant quant à une finalisation des commandes reportées au deuxième semestre.

La rentabilité trimestrielle de Temenos a pâti du repli des recettes. Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) s'est ainsi étiolé de 20% (-22% à taux de change constants) à 39,4 millions de dollars, pour une marge afférente réduite de 4 points de pourcentage à 20,4%. Le bénéfice par action a fondu de 25% à 0,39 dollar.

Direction à la diète

Suite aux difficultés posées par le Covid-19, la direction a chamboulé ses ambitions pour 2020 et ainsi biffé les prévisions pour le chiffre d'affaires et les recettes de licences, entre autres. Les revenus récurrents (SaaS et maintenance) sont attendus en croissance de 13% au moins. L'Ebit devrait progresser de 7%.

La génération annuelle de liquidités devrait dépasser le montant du résultat brut d'exploitation (Ebitda). Le taux d'imposition est désormais estimé entre 14 à 15%, à comparer aux 15-16% attendus précédemment.

Afin d'apporter sa contribution, la direction générale a accepté de réduire son salaire 2020 de 25%. Pour Max Chuard et le président Andreas Andreades, la rémunération sera coupée de moitié. Les actionnaires ne seront pas concernés par ces mesures d'économie, le conseil d'administration ayant confirmé la proposition de dividende de 0,85 franc par action au titre de 2019.

La direction a néanmoins confirmé ses prévisions à long terme et table toujours sur des recettes non IFRS en croissance de 10% à 15% par an et une progression des ventes de licences d'au moins 15%. Le bénéfice par action devrait gonfler de 15% au moins par an. A moyen terme, la marge Ebit devrait se situer vers 36%.

La pandémie du coronavirus et le confinement lié vont renforcer le besoin des banques en solutions numériques, a affirmé Max Chuard. Les analystes abondent en ce sens. Pour Vontobel et Baader Helvea, la baisse actuelle est d'ordre cyclique et ne remet pas en cause la croissance structurelle attendue pour Temenos. La Banque cantonale de Zurich est plus pessimiste et recommande désormais de "sous-pondérer" le titre.

A la Bourse, l'action Teme nos a fin sur un gain de 1,8% à 120 francs suisses, dans un SLI en hausse de 0,83%.

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