Londres (awp/afp) - Le géant des supermarchés Tesco est visé par une procédure au Royaume-Uni pour le compte de migrants birmans en Thaïlande alléguant de travail forcé pour un ancien sous-traitant fabricant des vêtements, a appris l'AFP lundi auprès des avocats des plaignants.

"Des migrants birmans ont été contraints de travailler jusqu'à 99 heures par semaine avec des salaires illégaux et dans des conditions de travail forcé dans une usine thaïlandaise", précise un communiqué du cabinet Leigh Day, qui les représente, publié dimanche soir.

La procédure vise notamment à réclamer une compensation à Tesco et à sa filiale thaïlandaise de l'époque, Ek-Chai, cédée en 2020. Ils sont accusés "de s'être injustement enrichis aux dépens" des 130 travailleurs et d'un enfant migrants, défendus par le cabinet.

La procédure vise aussi le groupe d'assurance et de certification pour les entreprises Intertek, qui avait inspecté l'usine mise en cause.

Si une phase amiable ne donnait pas satisfaction, elle se poursuivrait devant la Haute Cour, un tribunal britannique, préviennent les avocats.

Les travailleurs étaient employés dans l'usine VK Garments de Mae Sot (nord-ouest) entre 2017 et 2020 à la coupe, la confection ou encore l'emballage de vêtements destinés à être vendus en Thaïlande.

Selon les éléments versés à la procédure, les ouvriers étaient payés au maximum 4 livres (4,60 euros) par jour, travaillaient sept jours sur sept à des cadences très élevées et vivaient dans de minuscules dortoirs où ils dormaient à même le sol de ciment.

Les révélations "sont incroyablement graves, et si nous avions identifié des problèmes comme celui-ci au moment où ils se sont produits, nous aurions immédiatement mis fin à notre relation avec ce fournisseur", a réagi Tesco lundi dans une déclaration transmise à l'AFP.

Si Tesco n'était pas impliqué dans le fonctionnement quotidien de l'usine, le groupe dit "continuer d'exhorter" son ancien fournisseur "à rembourser les employés pour tout salaire qui leur est dû". Ces derniers ne se sont vus accorder jusqu'ici que le paiement d'indemnités de départ par la justice thaïlandaise.

afp/al