USA-Chine

PARIS (awp/afp) - Le directeur général du Boeing, David Calhoun, a plaidé pour un rétablissement des relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, "cruciales" selon lui, quelques jours après le règlement du vieux conflit Airbus/Boeing entre l'Union européenne et les Etats-Unis, dans un entretien vendredi au Figaro.

Le 15 juin, l'Union européenne et les Etats-Unis ont trouvé un accord pour régler le vieux conflit Airbus/Boeing, en suspendant pendant cinq ans les droits de douane punitifs qu'ils s'infligent dans le cadre de ce contentieux.

"Cet accord permet aux gouvernements de sortir d'une situation qui ne faisait que des perdants. Et, au premier chef, les clients d'Airbus et de Boeing qui ont payé ces surtaxes". Il "donne un délai suffisant pour trouver un accord pérenne qui établisse des règles partagées", a commenté David Calhoun.

"Je pense qu'il faudrait parvenir à un accord multilatéral, en incluant la Chine, sur laquelle nous gardons un oeil. Mais si les États-Unis et l'UE font bloc autour d'un accord qui s'applique aux deux plus grands constructeurs mondiaux, ce sera un outil puissant pour enrôler d'autres nations. Je ne veux surtout pas d'un autre conflit auprès de l'OMC", met-il en avant.

Pour David Calhoun, "les relations entre la Chine et les États-Unis sont tendues alors qu'elles sont bonnes entre Boeing, et sans doute Airbus, et les compagnies aériennes chinoises, qui apprécient et ont besoin de nos avions".

"Tout comme nous, nos clients chinois vont continuer à demander à leur gouvernement de rétablir les relations commerciales sino-américaines que nous avions depuis quinze ans. Je suis convaincu que les deux gouvernements vont réussir à établir un dialogue qui le permettra", selon lui.

Il estime que "la relation Chine-États-Unis est cruciale pour le monde. Et je veux le dire clairement: nos clients chinois auront toujours le soutien de Boeing. La seule chose qui m'inquiète, c'est que notre concurrent obtienne un avantage significatif sur ce marché qui est important pour nous. J'espère que nous aurons des règles de jeu équitables en Chine, comme cela a jusqu'ici été le cas", indique-t-il.

Au sujet du constructeur concurrent chinois Comac, le patron de Boeing juge que "d'une certaine façon, l'histoire de notre grande industrie a prouvé que deux acteurs ne suffisent pas à répondre aux besoins d'un marché à forte croissance. Je pense qu'il y a de la place pour trois acteurs. Ce qui est important, en revanche, c'est que l'arrivée de Comac se fasse dans le cadre de relations commerciales apaisées et dans des conditions de juste concurrence".

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