New York (awp/afp) - Les banques américaines JPMorgan Chase, Wells Fargo et Goldman Sachs ont vu leurs profits bondir au premier trimestre, profitant de l'amélioration de l'économie pour réduire leurs réserves et de la bonne santé des marchés financiers.

Le bénéfice net de JPMorgan Chase a été multiplié par cinq à 14,3 milliards de dollars, celui de Wells Fargo par sept à 4,74 milliards de dollars tandis que Goldman Sachs a dégagé un bénéfice net record de 6,8 milliards de dollars.

Face à la crise économique provoquée par la pandémie, les établissements financiers avaient mis des milliards de côté l'an dernier pour faire face aux éventuels impayés de leurs clients.

Mais les particuliers et de nombreuses entreprises ayant été soutenus par les aides des autorités américaines, les faillites sont finalement restées limitées.

JPMorgan Chase a en conséquence diminué ses réserves de 5,2 milliards de dollars sur ces trois mois alors que la banque avait mis de côté 6,8 milliards de dollars sur la même période l'an dernier, son patron, Jamie Dimon, justifiant cette décision par "une économie s'améliorant rapidement".

Mettant en avant "une amélioration continue de la conjoncture économique", Wells Fargo a de son côté réduit ses réserves de 1,6 milliard.

Potentiel de croissance robuste

Goldman Sachs, qui est moins exposé aux aléas de la santé financière des particuliers et avait mis moins d'argent de côté en 2020, a de son côté diminué ses provisions de 70 millions de dollars au premier trimestre.

"Avec toutes les dépenses de relance, les dépenses d'infrastructure potentielles, la poursuite de l'assouplissement quantitatif (mené par la Banque centrale), l'état de santé financier des consommateurs et des entreprises et l'euphorie autour de la fin potentielle de la pandémie, nous pensons que l'économie a un potentiel de croissance extrêmement robuste sur plusieurs années", a relevé M. Dimon.

Son établissement a moins prêté sur le trimestre, et les revenus tirés de la banque de détail ont diminué de 6%.

Mais c'est "une bonne nouvelle", a affirmé M. Dimon lors d'une conférence téléphonique avec des investisseurs.

"Les consommateurs ont tellement d'argent qu'ils remboursent les prêts de leurs cartes de crédit", a-t-il souligné.

Les entreprises de leur côté ont profité des larges sommes injectées par la Banque centrale américaine (Fed) l'an dernier pour lever de l'argent sur les marchés et rembourser dans certains cas les prêts aux banques, a ajouté M. Dimon.

La demande pour les prêts devrait reprendre au second semestre au fur et à mesure du redressement de la croissance, selon les dirigeants de la banque.

Chez Wells Fargo également, les services bancaires aux consommateurs et aux petites entreprises ont reculé de 6% par rapport aux trois premiers mois de 2020 en raison notamment de taux d'intérêt qui restent bas et de la faible demande pour les prêts.

Banquiers d'affaires et traders

Les banques ont par ailleurs profité de l'intense activité sur les marchés financiers, où les indices ont grimpé à des sommets et les entrées en Bourse se sont multipliées.

Les investisseurs ont particulièrement prisés les SPAC, ce mécanisme financier désormais très en vogue qui consiste pour une entreprise à fusionner avec une société faisant office de coquille vide déjà cotée.

Goldman Sachs a ainsi vu le chiffre d'affaire de son activité de banque d'investissement -- quand l'établissement aide les entreprises à lever de l'argent sur les marchés ou à mener une opération de fusion-acquisition par exemple -- bondir de 73% pour atteindre un chiffre d'affaires record.

Les revenus tirés du courtage d'actions, de matières premières, d'obligations et d'autres produits financiers ont progressé de 47%.

"Nous avons travaillé dur aux côtés de nos clients pour préparer un monde après la pandémie et un environnement économique plus stable", a souligné le patron de l'établissement David Solomon.

Chez JPMorgan, les revenus tirés de la banque d'affaires se sont envolés de 46%: ceux dégagés par les banquiers d'affaires ont explosé de 70% tandis que ceux générés par les traders ont augmenté de 37%.

A Wall Street dans les premiers échanges, l'action de JPMorgan Chase reculait de 1,4%, celle de Wells Fargo de 1,3% tandis que celle de Goldman Sachs prenait 2,6%.

afp/rp