Zurich (awp) - Les exportations horlogères suisses ont ralenti leur baisse en juin, par rapport aux deux mois précédents. Elles laissent entrevoir le début du redressement attendu, a indiqué mardi la Fédération de l'industrie horlogère (FH) dans ses statistiques mensuelles.

Les envois à l'étranger de garde-temps helvétiques se sont inscrits à 1,1 milliard de francs suisses en juin, une diminution de 35% en comparaison annuelle. En mai, ils avaient chuté de 67,9% et en avril ils s'étaient même effondrés de 81,3%.

"Bien que très prononcé, le recul affiché en juin indique que le choc initial est passé et que le redressement attendu a timidement commencé, même s'il n'est dû qu'à la Chine pour l'instant", souligne l'organisation dans son communiqué.

Première victime de la pandémie et donc première candidate à la reprise, la Chine s'est distinguée par une très forte hausse des ventes (+48% sur un an). Pour le troisième mois consécutif, elle s'est imposée comme le premier pays d'exportation pour les montres suisses.

Les autres principaux débouchés se sont tous inscrits en nette baisse, avec notamment -55% pour Hong Kong, -57% pour les Etats-Unis ou -45% pour le Royaume-Uni, alors que l'Allemagne (-21%) et Singapour (-26%) ont fait un peu mieux que la moyenne.

Par gamme de prix, ce sont les montres-bracelets de moins de 200 francs suisses (prix export) qui ont le plus souffert, chutant de 55% en nombre de pièces et de 48% en volume sur un an. A l'opposé du tableau, les montres à plus de 3000 francs suisses, qui représentent plus de 70% de la valeur totale, ont le mieux résisté, reculant de 38% en nombre de pièces et de 33% en valeur.

Fort repli au premier semestre

Sur les six premiers mois de l'année, les exportations horlogères helvétiques ont dévissé de 35,7% à 6,87 milliards de francs suisses. Alors que les effets du coronavirus sont restés limités au premier trimestre (-7,4%), ils ont été pleinement ressentis au deuxième (-61,8%).

"La fin du premier semestre ne correspond pas à la fin d'un cycle, mais à une période de transition entre un choc inédit et un long retour à la normale", commente la FH.

Parmi les principaux débouchés, la Chine continentale, qui a absorbé 11,5% de l'ensemble des exportations helvétiques de montres, a fait preuve de la meilleure résistance au premier semestre, avec un repli limité à 15%.

Premier marché étranger, les Etats-Unis ont essuyé un repli de 31% tandis qu'à Hong-Kong, les ventes ont reculé de 53%, le marché étant doublement touché par la crise sanitaire et les tensions politiques.

En Europe, les ventes horlogères ont pâti de la baisse du tourisme international, tant au Royaume-Uni (-45%), qu'en Allemagne (-32%), en France et en Italie (chacun -43%).

Pour l'ensemble de l'année, la FH s'attend à une baisse de 30% des exportations horlogères. Lors du dernier pointage, elle avait indiqué une fourchette entre 25 et 30%.

Les exportations horlogères ont été supérieures aux attentes en juin, note Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Alors que la tendance a été largement négative sur la plupart des marchés, la Chine a positivement surpris.

Au cours des prochains mois, il faut toutefois s'attendre à ce que la tendance reste négative, les achats par les touristes chinois continueront en effet de manquer à l'appel. La menace d'une deuxième vague de la pandémie reste quant à elle bien présente.

A la Bourse, les horlogers Swatch et Richemont profitaient de cette lueur d'espoir, gagnant respectivement 1,8% à 200,20 francs suisses et 2,0% à 62,42 francs suisses, tandis que le SMI 0,39%.

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