PARIS, 29 juillet (Reuters) - Nicolas Hulot appelle les partis politiques à "faire la paix" sur la question de la lutte contre le changement climatique et plaide pour "une union sacrée" dans ce domaine, dans une interview accordée au Journal du Dimanche.

Alors que la semaine a été ponctuée "d'extrêmes climatiques: incendies en Grèce et en Suède, record de température en France, inondation puis canicule au Japon", le ministre de la Transition écologique et solidaire déplore que "pendant ce temps, nous regardons ailleurs".

Jugeant que "le feu est à nos portes, au sens propre comme au sens figuré", il invite les partis politiques à cesser d'"entretenir des divisions, réelles ou factices, alors que cet enjeu appelle une réponse universelle."

"La confrontation politique est nécessaire, mais sur ce point, faisons la paix. J'appelle à une union sacrée sur le climat", ajoute l'ancien animateur de télévision.

Nicolas Hulot, qui n'a pas fait mystère de ses doutes et de ses mécontentements passagers depuis sa nomination, au point de laisser planer par moments la menace d'une démission, assure dans les colonnes du quotidien dominical se sentir soutenu par le chef de l'Etat et ses collègues du gouvernement.

Alors qu'il s'était donné jusqu'à l'été pour décider de rester ou non au gouvernement, en fonction du bilan de son action, il laisse entendre que l'hypothèse d'un départ est désormais écartée.

"À la rentrée, nous présenterons le plan d'adaptation au changement climatique, construit après un an de consultations avec les territoires, les entreprises", déclare-t-il.

Et tout en admettant que "la France n'est pas dans les clous" sur certains sujets comme la limitation de ses émissions de gaz à effet de serre, il estime que "ce n'est pas un échec, c'est simplement que nous devons faire plus".

"Oui, il faut aller plus loin. Mais on ne peut pas dire qu'on n'a rien fait", déclare-t-il en précisant que "tant que nous ne serons pas sur la bonne trajectoire, je ne m'en satisferai pas".

Nicolas Hulot a été présenté comme le perdant dans les arbitrages sur l'énergie, l'exécutif ayant renoncé à l'ambition de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité en 2025 au plus tard.

Sa décision d'autoriser la bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), appartenant à Total, à utiliser de l'huile de palme a également été dénoncée par des ONG comme Greenpeace et Les amis de la terre, dans la mesure où la production d'huile de palme est à l'origine d'une déforestation massive dans certaines régions d'Asie.

Mais d'autres décisions de l'exécutif sont portées au moins en partie à son crédit, comme l'abandon du projet contesté d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l'inscription attendue de l'environnement dans la Constitution ou encore la renégociation des appels d'offres pour six projets de parcs d'éoliennes en mer qui va se traduire par une concrétisation plus rapide et moins coûteuse pour les finances publiques. (Myriam Rivet, édité par Tangi Salaün)