PARIS, 18 mars (Reuters) - La mobilisation contre le
gouvernement s'est prolongée samedi avec des rassemblements un
peu partout en France, après le tollé provoqué par le recours à
l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote
l'impopulaire réforme des retraites.
L'intersyndicale a appelé à des rassemblements syndicaux de
proximité à travers l'Hexagone ce week-end.
Des cortèges ont défilé ou commencé à se former à Compiègne
(Oise), Nantes (Loire-Atlantique), Saint-Etienne (Loire) ou
encore Marseille (Bouches-du-Rhône), selon des images de BFM TV.
La veille, pour la deuxième soirée consécutive, une foule
importante s'est massée place de la Concorde, à Paris, en face
de l'Assemblée nationale. Des manifestations ont également eu
lieu dans d'autres villes comme Rennes, Toulouse ou Bordeaux,
parfois émaillés d'incidents comme lors de l'intrusion dans la
mairie du 4e arrondissement de Lyon.
La préfecture de Paris a décidé d'interdire samedi les
rassemblements sur la place de la Concorde et les
Champs-Elysées. Un rassemblement est cependant prévu en fin de
journée, sur la place d'Italie, dans le sud de Paris.
Ailleurs dans la capitale, un groupe d'étudiants et de
militants du collectif "Révolution Permanente" a brièvement
envahi le centre commercial du Forum des Halles, brandissant des
banderoles appelant à la grève générale et scandant "Paris
debout, debout", selon des vidéos diffusées sur les réseaux
sociaux.
La montée du mécontentement, conjuguée à l'amoncellement
d'ordures ménagères dans les rues de Paris à cause d'une grève
de la collecte et du traitement des déchets, constitue le
principal test pour l'autorité du président Emmanuel Macron
depuis la crise des "Gilets jaunes" fin 2018.
Les huit journées de manifestations nationales contre la
réforme depuis mi-janvier ont été largement pacifiques, mais la
décision du gouvernement de recourir à l'article 49.3 fait
craindre un durcissement du mouvement de protestation.
Samedi, environ 37% des effectifs opérationnels des
raffineries et dépôts de TotalEnergies étaient en
grève, a dit un porte-parole de la compagnie pétrolière.
(Dominique Vidalon, Gilles Guillaume et Claude Chendjou)