New York (awp/afp) - Uber, le leader mondial de la réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), a vu les courses de passagers reprendre de l'élan au deuxième trimestre avec la reprise progressive de l'économie tandis que les livraisons continuent de faire recette.

Ses activités sont encore déficitaires, mais le groupe prévoit toujours d'atteindre la rentabilité d'ici la fin de l'année.

La société californienne dégage encore la majeure partie de ses revenus avec les distributions de courses et repas d'Uber Eats, en pleine explosion depuis le début de la propagation du Covid-19: les réservations brutes pour cette activité (essentiellement les recettes avant déductions des taxes, péages ou diverses rémunérations des chauffeurs) ont progressé de 85% au deuxième trimestre pour atteindre 12,9 milliards de dollars.

Mais les réservations brutes pour les trajets, qui avaient plongé avec les confinements et le télétravail avant de commencer à montrer des signes de reprise au premier trimestre, ont bondi de 184% en un an à 8,6 milliards de dollars.

Plus de 1,5 milliard de trajets ont été commandés sur la plateforme, soit 4% de plus qu'au précédent trimestre et plus du double d'il y a un an.

"Nous avons investi dans la reprise en investissant dans les chauffeurs", a souligné le directeur général d'Uber Dara Khosrowshahi, dans un communiqué: le nombre de chauffeurs et coursiers actifs mensuels aux Etats-Unis a augmenté de près de 420.000 entre février et juillet.

Incitations et appels téléphoniques ___

Pour les attirer, le groupe s'est démené, "en rafraîchissant ses campagnes marketing sur internet", "en améliorant les incitations" et même "en appelant directement des gens qu'on n'avait pas vus depuis longtemps", a-t-il précisé lors d'une conférence téléphonique.

Les temps d'attente en période de pointe sont presque revenus à la normale dans des villes comme Miami, Atlanta ou Dallas, a souligné M. Khosrowshahi. Ils restent encore un peu trop élevés dans des grandes villes comme New York, San Francisco et Los Angeles.

"L'activité de déplacements d'Uber est clairement en voie de reprise, mais il faut s'attendre à quelques soubresauts en raison du variant Delta, surtout dans la mesure où de nombreux chauffeurs ne sont pas encore complètement à l'aise à l'idée de transporter des clients dans leur voiture", a souligné Eric Haggstrom, analyste pour eMarketer.

Le variant Delta est une préoccupation, a reconnu M. Khosrowshahi.

Mais là où les marchés rouvrent, l'activité du groupe suit: le montant total de réservations brutes à Sydney, New York, Londres et Paris était en juillet 30% plus élevé qu'en juillet 2020.

L'application comptait fin juin 101 millions de consommateurs actifs au moins une fois par mois, contre 55 millions il y a un an. C'est toutefois moins que les 109 millions attendus par les analystes.

Le chiffre d'affaires d'Uber a doublé pour atteindre 3,93 milliards de dollars.

Ses activités perdent encore de l'argent: le groupe a enregistré une perte nette avant intérêts, impôts et amortissements de 509 millions de dollars. C'est 150 millions de plus qu'au premier trimestre.

Mais Uber pourrait dégager un bénéfice ajusté avant intérêt, impôt et amortissement au quatrième trimestre, a assuré le directeur financier Nelson Chai dans le communiqué.

L'action du groupe reculait de 6% dans les échanges électroniques à la Bourse de New York.

Uber est toutefois parvenue à enregistrer un bénéfice net de 1,1 milliard de dollars au deuxième trimestre à la faveur de la réévaluation de ses parts dans les groupes chinois Didi et américain Aurora à hauteur d'environ 1,9 milliard de dollars.

afp/rp