Londres (awp/afp) - Le géant de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène Unilever a annoncé lundi geler pour deux ans la part fixe du salaire de son nouveau directeur général Hein Schumacher, après le rejet en mai dernier par ses actionnaires du plan de rémunération des dirigeants du groupe.

Unilever, qui traverse une période de turbulences, assure dans un communiqué avoir "entrepris un vaste exercice" de dialogue avec ses actionnaires pour comprendre les raisons de ce rejet, intervenu avant la prise de fonctions de M. Schumacher au premier juillet.

"Si la majorité des actionnaires ont convenu que le niveau de rémunération fixe du nouveau directeur reflétait de manière appropriée l'ampleur et la complexité du rôle, ils auraient préféré que l'alignement sur le marché soit réalisé progressivement, plutôt qu'en une seule fois à la nomination", explique Unilever.

La part fixe du salaire de M. Schumacher a été fixée à 1,85 million d'euros par an, soit une hausse de plus de 18% par rapport à son prédécesseur Alan Jope.

"Le Conseil d'Administration a décidé de geler la rémunération fixe du Directeur Général pour les deux prochaines années", poursuit le groupe.

En mai, avant l'arrivée de M. Schumacher, les actionnaires d'Unilever avaient rejeté à près de 60% le plan de rémunération des dirigeants du groupe, à l'issue d'un vote consultatif au cours de son assemblée générale annuelle.

Il s'agissait d'un coup de semonce pour la direction, alors que la stratégie du précédent directeur général Alan Jope, à la tête d'Unilever depuis 2019, était questionnée depuis des mois par des investisseurs influents.

M. Jope s'était notamment retrouvé sous le feu des critiques après l'échec de son projet d'acquisition à grands frais de la division de produits de santé de grande consommation du laboratoire GSK, qui avait suscité les protestations d'actionnaires de premier plan, le forçant à faire machine arrière.

Unilever, connu pour les savons Dove, les déodorants Axe, les soupes Knorr ou les glaces Magnum, a dévoilé jeudi un nouveau "plan de relance" dans la foulée d'un chiffre d'affaires en baisse au troisième trimestre, focalisé sur "une croissance plus rapide, une plus grande productivité et simplicité, et une culture de performance plus forte".

"Notre performance des dernières années n'était pas à la hauteur de notre potentiel", avait déploré Hein Schumacher.

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