Paris (awp/afp) - Le fabricant de tubes sans soudure Vallourec, très affecté par la chute des cours du pétrole, a annoncé mardi la poursuite de discussions avec l'ensemble de ses créanciers, bancaires et obligataires, "en vue de parvenir à une restructuration financière" de ses emprunts.

Les discussions, qui étaient déjà engagées avec les banques et les actionnaires de référence, vont s'étendre à l'ensemble des créanciers obligataires, a expliqué le groupe dans un communiqué.

Vallourec a parallèlement indiqué qu'il allait engager une consultation des porteurs des obligations, pour avoir la possibilité de demander la nomination d'un mandataire ad hoc.

Vallourec souligne toutefois n'avoir "pas encore pris la décision" de demander une telle nomination et qu'il "continue de respecter ses obligations" en matière d'emprunts obligataires.

La consultation de porteurs d'obligations, dont l'accord à la majorité simple est nécessaire pour la nomination d'un mandataire ad hoc, sera lancée mercredi et s'étendra jusqu'au 11 septembre, selon la même source.

Le rôle de ce mandataire, s'il était mis en place, serait de faciliter et coordonner les discussions qui vont impliquer un nombre important de créanciers bancaires et obligataires.

Le président du directoire de Vallourec, Edouard Guinotte, a déclaré, lors d'une conférence téléphonique, engager ces négociations "avec confiance et conviction car (le) groupe est opérationnellement solide, performant et bien positionné pour accompagner la reprise du secteur", a-t-il insisté.

Vallourec a rappelé qu'il disposait au 30 juin d'une trésorerie de 1,4 milliard d'euro et qu'il n'a pas de problème de liquidité: "nous sommes parfaitement en mesure de continuer à opérer normalement (...) en parallèle à la négociation financière qui va s'engager", a dit M. Guinotte.

Mais le groupe est handicapé par son endettement et doit faire face à une échéance de remboursement de lignes de crédit en février 2021 à hauteur de 1,7 milliard d'euros.

L'objectif des négociations financières est donc de "trouver une solution qui règle de manière pérenne la niveau d'endettement trop élevé", a souligné le président du directoire.

M. Guinotte a indiqué qu'il souhaitait aboutir d'ici à février 2021, date des échéances de remboursement. Il n'a pas voulu à ce stade détailler les solutions et scénarios envisagés dans la négociation.

En début d'année, Vallourec avait mis au point un schéma de restructuration de sa dette qui comportait notamment une augmentation de capital de 800 millions d'euros. Mais cette opération n'avait pas été réalisée compte tenu du contexte de crise sanitaire et de l'état des marchés financiers.

Les deux actionnaires de référence de Vallourec sont la banque publique Bpifrance et le sidérurgiste japonais Nippon Steel, avec chacun environ 15%.

afp/rp