Zurich (awp) - L'assureur Vaudoise a bouclé l'exercice 2022 sur un bénéfice net en repli, en dépit du niveau record des primes non-vie. La holding lausannoise entend néanmoins relever en partie la rémunération de ses actionnaires et reverser plus de 40 millions de francs suisses à ses assurés en 2023 et 2024.

Les primes brutes émises dans le segment non-vie ont pour la première fois dépassé le milliard de francs suisses, à 1,05 milliard (+6,3%), alors que dans l'assurance-vie, elles ont décollé de 19,4% pour s'inscrire à 257,7 millions, indique la holding lausannoise mercredi.

Le ratio combiné (rapport entre les primes encaissées et les indemnités versées) s'est amélioré à 93,4%, contre 96,4% en 2021. Malgré la baisse de la sinistralité, le bénéfice net est ressorti en légère baisse (-2,5%) à 130,8 millions.

"Nous sommes très heureux de constater que notre stratégie continue de porter ses fruits avec une forte croissance de notre chiffre d'affaires, une amélioration de notre sinistralité avec un très bon résultat à la clé, malgré un contexte incertain", s'est félicité le directeur général (CEO) du groupe, Jean-Daniel Laffely, cité dans le communiqué.

Croissance marquée outre-Sarine

Lors de la conférence de bilan, il a souligné que la croissance avait été nettement plus soutenue en Suisse alémanique (+7,9%) qu'en Suisse romande (+3,1%) ou au Tessin (+3,5%), et que le groupe vise pour l'exercice en cours une nouvelle progression d'au moins 5% pour la région. "Nous voulons croître en Suisse allemande plus vite que le marché également sur le long terme", a-t-il poursuivi.

Dans les affaires non-vie, le dirigeant estime la part de marché de Vaudoise à 4-5% à l'échelle du pays, avec toutefois un important écart entre les 7% dans la partie romande et les 2-3% dans les cantons alémaniques, avec à la clé un important potentiel de progression.

Au bouclement de l'exercice, Vaudoise affichait des fonds propres à hauteur de 2,28 milliards de francs suisses, contre 2,24 milliards six mois plus tôt (2,45 milliards fin 2021). Leur rendement en revanche s'est étiolé de 40 points de base (pb) à 5,5%. Le groupe reste "fortement capitalisé" avec un taux de solvabilité SST de 359,9%.

Lors de la prochaine assemblée générale, les actionnaires de Vaudoise se verront proposer une relèvement de 2 francs suisses du dividende des nominatives B à 20 francs suisses, le maintien de celui de la nominative A à 30 centimes et l'attribution de 17 millions aux réserves facultatives issues du bénéfice.

Conformément à sa stratégie coopérative, le groupe entend en outre redistribuer 43 millions à ses assurés sous forme de rétrocession des primes au cours des exercices 2023 et 2024. Au 30 juin de l'année prochaine, Vaudoise aura ainsi reversé plus de 360 millions à ses clients.

Pour l'exercice en cours, la direction de Vaudoise estime que la croissance dans les domaines non-vie et vie devrait se poursuivre, sans pour autant s'aventurer sur le terrain des objectifs chiffrés. En conférence de presse, Jean-Daniel Laffely a cependant laissé entendre qu'il anticipe une progression supérieure de 1,5 à 2,0 points de pourcentage à celle du marché.

Evoquant des résultats solides et supérieurs aux attentes, Vontobel salue la progression en Suisse alémanique, décrit comme le principal moteur de la hausse du volume d'affaires, mais s'étonne du faible rendement des fonds propres au vu du bon ratio SST. La note "hold" reste d'actualité, de même que l'objectif de cours fixé à 482 francs suisses.

Les chiffres publiés ont visiblement été du goût des investisseurs. Sur le coup de midi, la nominative Vaudoise s'appréciait de 2,1% à 440 francs suisses, surperformant nettement la moyenne du marché SPI, en hausse de 0,92%.

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