Berlin (awp/afp) - Volkswagen a annoncé jeudi une solution de compromis pour mettre fin au conflit opposant les représentants du personnel au patron Herbert Diess qui va perdre la main sur le stratégique marché chinois mais prendre en charge l'activité logiciel.

Les changements dévoilés lors de la présentation du plan d'investissement pluriannuel du géant allemand devraient permettre au PDG de rester aux commandes du plus grand constructeur automobile européen alors que de vives tensions internes secouent Volkswagen depuis plusieurs semaines.

Principal remaniement: Herbert Diess va céder la responsabilité des opérations en Chine à un autre poids lourds du groupe, le responsable de la marque VW, Ralf Brandstätter, qui rejoint également le conseil d'administration.

En compensation, le patron de 63 ans va directement superviser l'entité Cariad, unité de Volkswagen chargée de coder les logiciels au coeur de la révolution électrique et connectée engagée par la filière automobile.

Grâce à ces changements, "tous les domaines d'importance stratégique centrale seront renforcés et traités de manière plus ciblée en termes de personnel", a déclaré le président du conseil de surveillance Hans Dieter Pötsch dans un communiqué.

"Le directoire du groupe dispose ainsi d'une force de frappe encore plus importante pour s'attaquer avec succès aux tâches stratégiques des années à venir", a-t-il ajouté.

Herbert Diess et les représentants syndicaux de Volkswagen se sont affrontés ces dernières semaines sur le style de gestion et la stratégie d'électrification du bouillant patron, aux commandes de VW depuis 2018.

"Ce n'était pas formidable pour l'entreprise", a concédé M. Pötsch à propos de ces turbulences internes.

Lors d'une précédente réunion du conseil de surveillance, le PDG avait averti que 30.000 emplois pourraient être supprimés en cas de blocage dans la mise en oeuvre de la transition industrielle. Ces propos avaient mis le feu aux poudres.

M. Diess avait déjà dû cédé la responsabilité de la marque Volkswagen à M. Brandstätter l'année dernière après des semaines de querelles entre les puissants dirigeants syndicaux et différents responsables de l'entreprise sur le rythme et l'ampleur des plans de réduction de coûts.

"Je me sens renforcé" par le remaniement, a assuré jeudi Herbert Diess lors d'une conférence de presse, assurant "n'avoir jamais perdu la motivation" au fil du conflit. "Je me sens toujours responsable de l'entreprise dans sa globalité."

afp/rp