New York (awp/afp) - Wall Street reculait à l'ouverture jeudi, ployant de nouveau sous le poids des incertitudes alors que Washington et Pékin entament jeudi une nouvelle session de négociations dans un contexte beaucoup plus tendu qu'initialement prévu.

Vers 14H10 GMT, l'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, cédait 1,24% à 25.645,88 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 1,55%, à 7.819,85 points, et l'indice élargi S&P 500 cédait 1,25%, à 2.843,57 points.

La Bourse de New York avait terminé en ordre dispersé mercredi après une journée en dents de scie, les investisseurs hésitant à s'engager face aux soubresauts dans les pourparlers sino-américains: le Dow Jones avait grappillé 0,01% tandis que le Nasdaq avait reculé de 0,26% et le S&P 500 de 0,16%.

Les Etats-Unis et la Chine se retrouvent jeudi à Washington pour une session de négociations commerciales à l'issue des plus incertaines, alors même qu'elle était présentée il y a quelques jours encore comme la dernière avant un sommet entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.

Les deux puissances se menacent désormais mutuellement de nouvelles mesures protectionnistes et, comme en Asie et en Europe, la place new-yorkaise évolue depuis le début de la semaine au gré des gros titres sur le sujet.

"Nous allons accroître les tarifs douaniers en Chine jusqu'à ce qu'ils cessent de voler nos emplois", a encore lancé mercredi soir le président américain lors d'une réunion publique en Floride.

"La Chine ne capitulera pas face à la pression et nous avons la détermination ainsi que les moyens de défendre nos intérêts", a averti de son côté à Pékin le porte-parole du ministère chinois du Commerce.

Même si le contenu exact des discussions n'est pas connu, l'administration Trump a affirmé que Pékin était revenu sur ses principaux engagements donnés lors des précédentes sessions de négociation. Une interprétation démentie par le porte-parole chinois du ministère du Commerce.

Prévisions décevantes pour Intel

"Les marchés ne misent pas sur un échec total des négociations, sans quoi les indices chuteraient bien plus", a remarqué Paul Donovan d'UBS. Ils "semblent plutôt intégrer l'idée d'une hausse temporaire des taxes à l'importation accompagnée d'une poursuite des négociations."

Mais, a-t-il aussi souligné, "plus l'incertitude durera, plus l'impact économique sera important, et ce, peu importe si un accord est finalement conclu ou non".

Sur le front des valeurs, le géant des micro-processeurs Intel chutait de 5,32%. Les investisseurs ont été pris de court par les nouvelles prévisions de la société, qui prévoit une croissance de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices inférieure à 10% au cours des trois prochaines années.

Après une âpre bataille pour s'emparer du spécialiste de gaz naturel Anadarko, la major pétrolière américaine Chevron a jeté l'éponge jeudi, laissant la voie libre à sa compatriote Occidental Petroleum soutenue par le milliardaire Warren Buffett.

L'action de Chevron gagnait 2,54% tandis que le titre Anadarko perdait 2,77% et celui d'Occidental 5,68%.

Disney reculait un peu (-0,28%) après avoir fait part de résultats trimestriels meilleurs que prévu juste après le bouclage du rachat de l'essentiel du groupe Fox

La plateforme de vente de produits artisanaux Etsy chutait de 7,61% après l'annonce d'une croissance de ses ventes un peu moins forte que prévu.

Sur le marché obligataire, le taux sur la dette à 10 ans des Etats-Unis baissait à 2,430% contre 2,484% mercredi soir.

jum/lth