Par rapport à l'an passé à la même époque, le volume de crédits augmente de 17% chez JPMorgan, alors qu'ils diminu de 0.3% chez Wells. Ceci fait suite à un retrait partiel de la banque au sein de son activité de prêts immobiliers — retrait exigé par le régulateur dans le cadre du programme "asset cap", mais somme toute bienvenu puisque survenu juste avant que la conjoncture ne se retourne. 

En revanche, malgré un spread record entre la rémunération des dépôts et les taux des crédits, lesdits dépôts ne baissent que de 0.5% chez Wells, contre 4% chez JPMorgan. Les revenus et les profits sont stables dans les quatre divisions — consumer, commercial, corporate & investment banking, gestion de fortune — et le volume de crédits défaillants se maintient à des niveaux très bas.

En conséquence, le profit consolidé augmente de 72% malgré une légère hausse des provisions. Wells comme ses pairs profite à plein d'une marge d'intérêt nette record. Cet heureux concours de circonstances — soit un spread record entre le coût des dépôts que la banque rémunère et le taux des crédits qu'elle accorde — lui vaut un très bon trimestre, qu'il serait toutefois très dangereux d'extrapoler. 

Les clients vont en effet exiger une rémunération équitable de leurs dépôts, tandis que la probabilité d'une récession fait peser un risque évident sur les activités de crédit. A ce sujet, Wells comme JPMorgan sont discrets, alors même que la direction de Citi n'hésite pas à tirer la sonnette d'alarme

Wells demeure à la traîne de JPMorgan en matière de rentabilité et de solvabilité. C'est sans doute ce qui justifie sa décote aux yeux du marché : Wells est valorisé à x1.1 sur capitaux propres tangibles, contre x2 les siens pour la banque dirigée par Jamie Dimon. 

Les deux établissements poursuivent leurs programmes de rachats d'actions — $1.5 milliard ce trimestre pour Wells, $2 milliards pour JPMorgan — même si proportionnellement la première y consacre une partie plus importante de ses profits.

Wells continue de coter à un multiple de ses capitaux propres tangibles nettement inférieur à sa moyenne à dix ans. Il est vrai que la réputation de la banque a été durement entachée par le scandale de ses pratiques commerciales prédatrices.

Ses ennuis avec le régulateur se sont poursuivis jusqu'en fin d'année dernière lorsque la banque a écopé d'une nouvelle amende de $3.7 milliards.