Pas sans raison cependant : premier nulle part, moyen partout, trop diversifié géographiquement, Citi reste de loin le moins rentable parmi ses pairs — JPMorgan, Wells Fargo et Bank of America. 

A titre de comparaison, les niveaux de décote actuelle sont supérieurs à ceux observés il y a trois ans, au pic de la panique liée à la pandémie. Même les banques européennes font mieux ! 

Autant dire que les investisseurs n'accordent qu'un très modeste crédit au plan de restructuration de Jane Fraser, tout récemment nommée à la tête de Citi. Même animée de la meilleure volonté du monde, cette dernière, on s'en doute, aura du mal à effacer deux décennies de contre-performance chronique. 

Cela étant dit, tous ses segments d'activités sont stables ce trimestre. Le profit consolidé augmente de 22% : c'est moins que JPMorgan ou Wells Fargo, mais les ratios de solvabilité sont au vert et les dépôts ne diminuent pas plus qu'ailleurs. 

A l'inverse de ses deux comparables, Citi enregistre ce trimestre une hausse plus prononcée de ses crédits défaillants : plus 9% par rapport au trimestre précédent, et plus 85% par rapport à l'an passé à la même époque — mais il y avait alors une puissante distorsion liée au plan de soutien de l'économie. 

Sur la dernière décennie, la valeur des capitaux propres par action Citi augmente de 68%, soit à un rythme annualisé de 5.3%. Comme l'activité a largement stagné sur la période, cette expansion est due en premier chef aux rachats d'actions massifs. 

Remarquablement, ce trimestre Citi s'est distingué de ses pairs par le ton alarmiste de ses communications aux investisseurs. Jane Fraser et son équipe ont en effet prévenu qu'ils voyaient poindre les premiers signes de récession, et que l'année prochaine s'annonçait d'ores et déjà compliquée.