Zurich (awp) - SIX, qui exploite notamment la Bourse suisse, a marqué le pas au niveau des recettes l'année dernière. Mais le groupe financier zurichois est parvenu à fortement augmenter sa rentabilité grâce à une base de comparaison plus favorable. D'autres acquisitions sont envisagées.

"Malgré des conditions de marché difficiles, nous avons généré un résultat solide", a estimé le directeur général Jos Dijsselhof, cité jeudi dans un communiqué.

Entre janvier et fin décembre 2022, le résultat d'exploitation est resté quasiment stable (-0,3%) à 1,49 milliard de francs suisses. Hors effet des devises, les recettes ont par contre gonflé de 2,1%.

Tant le résultat d'exploitation (Ebit), en hausse de 65,7% à 243,9 millions de francs suisses, que le bénéfice net, plus que doublé à 185 millions, ont pris l'ascenseur.

Ce bond de la rentabilité a été expliqué par un effet exceptionnel négatif inscrit en 2021 et lié à la participation de SIX dans le spécialiste français des paiements Worldline. Cette année-là, une dépréciation résultant de la vente de l'activité Terminals, Solutions & Services de Worldline avait négativement affecté la part des résultats des entreprises associées et des coentreprises de SIX. En 2022, cette participation a dégagé un bénéfice de 21,6 millions, contre une lourde perte de 102,1 millions en 2021.

En 2018, le groupe zurichois avait cédé son activité avec les terminaux de paiement à Worldline, devenant au passage actionnaire à hauteur de 27% dans la société française. SIX détient actuellement encore 10,6% de l'entreprise hexagonale.

Les actionnaires devraient profiter d'un dividende relevé à 5,10 francs suisses par action, contre 4,75 francs suisses perçus au titre de 2021.

"Ouverts à des acquisitions"

La direction a par ailleurs confirmé tabler sur une croissance supérieure à 4% du chiffre d'affaires à moyen terme. La rentabilité devrait quant à elle progresser "grâce à l'augmentation des revenus et à une base de coûts optimisée", a ajouté le groupe, sans s'avancer sur des chiffres concrets. SIX veut aussi "explorer les possibilités de croissance inorganique" - c'est à dire qu'il envisage des acquisitions.

Le directeur financier Daniel Schmucki a confirmé ces intentions d'expansion à l'agence AWP. "Nous sommes ouverts à des acquisitions et recherchons activement des opportunités dans l'ensemble de nos secteurs d'activité", a indiqué le dirigeant.

L'intégration de la Bourse espagnole Bolsas y Mercados Españoles (BME) suit quant à elle son cours, a ajouté M. Schmucki. Ce dernier a refusé de préciser le niveau des synergies réalisées et attendues avec ce rachat.

SIX avait racheté en 2020 son homologue madrilène BME pour 2,56 milliards d'euros. La même année, le groupe zurichois avait par contre jeté l'éponge pour la prise de contrôle de la Bourse italienne Borsa Italiana, raflée par le concurrent Euronext.

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