Cet accord, que des sources proches du dossier avaient laissé prévoir mercredi, est l'un des plus importants jamais conclus dans le secteur minier, mais prévoit des concessions moins importantes que prévu par les spécialistes du secteur.

Glencore devra ainsi renoncer à son accord commercial exclusif avec Nyrstar, premier producteur mondial de zinc, et vendre sa participation de 7,8% dans cette société, a dit la CE dans un communiqué.

La fin des relations entre Glencore et Nyrstar libère 350.000 tonnes de zinc sur le marché européen, soit 16% du marché, et ramène la part du duo Glencore-Xstrata à moins de 40% - seuil à partir duquel les instances de régulation s'inquiètent du poids d'un acteur sur un marché - au lieu de 50%.

"Cette proposition de concession garantit que la concurrence sur le marché européen du zinc est préservée, afin que les clients européens, comme les fabricants d'acier galvanisé ou les constructeurs automobiles, puissent continuer à produire des biens de consommation de qualité à des prix bas", a déclaré le commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia.

Parallèlement, Glencore a pris l'engagement de ne pas acheter de zinc à Nyrstar pendant une durée de dix ans, directement ou indirectement, et de ne pas l'empêcher de lui faire concurrence.

Avec ces garanties, le groupe britannique n'aura pas à céder la fonderie allemande de Xstrata située à Nordenham, comme il l'avait proposé la semaine dernière à la CE, qui jugeait alors la concession sur Nyrstar insuffisante, ont précisé des sources.

"Nous ne sommes pas du tout surpris par le fait que la transaction ait finalement reçu l'approbation de Bruxelles, mais nous sommes en revanche quelque peu surpris par l'indulgence de la CE", commentent dans une note les analyste de Jefferies.

"Avec ce feu vert de l'UE reçu aujourd'hui, le projet de fusion fait un pas de plus vers sa réalisation", ajoutent-t-ils.

Les actionnaires de Glencore et de Xstrata avaient massivement approuvé mardi le projet de rapprochement, une opération de 31 milliards de dollars environ.

Il restera enfin un dernier obstacle à lever, celui du feu vert des autorités chinoises de la concurrence. Ces dernières ne se fixent aucune date-butoir et cela risque de reporter la finalisation de l'accord.

Selon des analystes, la décision de Pékin, premier consommateur mondial de matières premières, est difficile à prévoir. Elle pourrait réclamer des assurances sur le comportement de l'entité issue de la fusion plutôt qu'exiger des cessions pures et simples.

L'action Glencore gagnait 2,68% vers 14h00 GMT et celle de Xstrata prenait 2,71%.

Foo Yun Chee, Véronique Tison et Catherine Monin pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten