Paris (awp/afp) - La prudence continue de dominer les marchés boursiers vendredi, encore ébranlés par la possibilité que la banque centrale américaine maintienne ses taux directeurs élevés plus longtemps que prévu.

Les Bourses européennes ont ouvert en repli : vers 07H20 GMT, Paris cédait 0,77%, Francfort 0,38%, Milan 0,29% et Londres 0,10%. En Suisse, le SMI perdait 0,27%.

La veille elles avaient nettement reculé, comme les trois principaux indices de Wall Street qui ont tous perdu plus de 1%.

En Asie, les Bourses chinoises ont rebondi après plusieurs séance moroses: Shanghai a gagné 1,55% et Hong Kong prenait 1,71% dans les derniers échanges.

La Bourse de Tokyo a quant à elle fini en baisse de 0,52%, après avoir réduit ses pertes à la suite de l'annonce, sans surprise, d'une poursuite de de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon (BoJ).

Ce statu quo a immédiatement tiré le yen vers le bas face au dollar et à l'euro: vers 07H20 GMT le yen perdait 0,52% à 148,35 yens pour un dollar.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des emprunts des États ont atteint des plus hauts depuis plusieurs années jeudi, notamment le rendement américain à 10 ans qui a tutoyé la barre des 4,5%, un sommet depuis 2007.

Vers 07H20 GMT, les taux reculaient légèrement, celui de la dette allemande à dix ans s'établissait à 2,69% contre 2,73% à la clôture de la veille.

"Nous ne pensons pas que la BoJ abandonnera son taux négatif d'ici la fin de l'année" ni même d'ici mi-2025, a estimé Tom Kenny dans une récente note d'ANZ Research.

La Réserve fédérale (Fed) américaine a jeté un froid sur les marchés mercredi soir en laissant la porte ouverte à une hausse supplémentaire de ses taux directeurs d'ici à la fin de l'année et en revoyant ses prévisions d'évolution des taux pour 2024.

Une majorité des membres du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale ne table plus que sur deux baisses de taux en 2024, soit deux de moins qu'anticipé en juin.

Cela a surpris les investisseurs et poussé les rendements obligataires souverains à de nouveaux plus hauts depuis plusieurs années.

Pour Ian Lyngen, de BMO Capital Markets, les annonces de l'institution monétaire "augmentent marginalement les chances que la Fed rehausse ses taux en novembre et renforcent certainement le message de la Fed sur le fait d'éviter les réductions aussi longtemps que possible en 2024".

L'ancien patron de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, a déclaré que la Fed pourrait devoir continuer à augmenter les taux pour éviter une réaccélération de l'inflation, qui est toujours bien au-dessus de l'objectif de 2%.

A l'agenda macroéconomique figurent les indicateurs d'activité PMI de septembre pour la France, l'Allemagne, la zone euro, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

"L'activité devrait rester faible dans tous ces pays", prévient Christian Parisot pour le courtier Aurel BGC qui ajoute que "les prix facturés pourraient poursuivre leur ralentissement, mais ce mouvement serait négatif sur les perspectives de marge".

En France, l'activité du secteur privé a connu en septembre son plus fort repli depuis novembre 2020, une chute qui "reflète principalement un environnement défavorable à la demande", selon l'indice PMI Flash publié vendredi matin par le cabinet S&P Global.

Nippon TV s'envole grâce à Ghibli

Le groupe Nippon Television Holdings a vu son titre décoller de 13,52% à Tokyo, grâce à l'annonce la veille de sa prise de contrôle du Studio Ghibli, la société d'animation du célèbre réalisateur Hayao Miyazaki ("Mon Voisin Totoro", "Le Voyage de Chihiro"...).

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole progressaient vers 07H20 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 0,30% à 93,59 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois avançait de 0,62% à 90,19 dollars.

L'euro reculait de 0,36% face au dollar à 1,0623 dollar pour un euro.

Le bitcoin était stable à 26.625 dollars.

afp/lk