Paris (awp/afp) - Les indices boursiers mondiaux ont évolué en ordre dispersé mercredi, digérant des résultats d'entreprises dans un environnement d'incertitude quant à l'évolution de la politique monétaire menée par la puissante banque centrale américaine.

En Europe, la Bourse de Francfort a clôturé à l'équilibre (+0,02%) tandis que Paris a avancé de 0,62% et que Londres a gagné 0,35%. A Zurich, le SMI a pris 0,31%.

Wall Street a basculé en terrain négatif après une ouverture en hausse. Le S&P 500 a cédé 0,58%, le Nasdaq, indice à dominante technologique, a rendu 1,15% et le Dow Jones a perdu 0,12%.

"La saison des résultats a commencé" et elle revêt "de gros enjeux", commente Jeanne Asseraf-Bitton, responsable de la recherche et stratégie de BFT IM.

Le marché veut savoir si "les marges tiennent" et si les entreprises ont toujours la capacité de "répercuter les hausses de coûts en hausses de prix", détaille-t-elle.

Les investisseurs évoluent aussi cette semaine dans un contexte d'incertitude quant à un "éventuel desserrement de politique monétaire de la Fed", poursuit Jeanne Asseraf-Bitton.

Plusieurs indicateurs macroéconomiques ont dernièrement démontré la résilience de la première puissance économique mondiale, malgré les niveaux élevés des taux directeurs de la Fed, qui tente de ramener l'inflation à l'objectif cible de 2%.

Mardi, le président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué que "si l'inflation élevée persiste" aux Etats-Unis, l'institution monétaire "pourra maintenir le niveau actuel (des taux) aussi longtemps que nécessaire".

En matière de baisse des taux, le marché attendait en début d'année jusqu'à six baisses contre une seule aujourd'hui. Les investisseurs tablent désormais sur une première baisse en septembre au lieu de juin.

Pour Peter Cardillo de Spartan Capital, il se peut même que les probabilités de baisses de taux cette année aux Etats-Unis soient "proches de zéro".

Le rendement sur les bons du Trésor à dix ans s'inscrivait à 4,58%, contre 4,67% la veille en clôture.

United Airlines fait mieux que prévu ___

A la cote, United Airlines a vu le cours de son action s'envoler de 17,45% malgré une perte trimestrielle de 124 millions de dollars. Le groupe a toutefois fait mieux qu'attendu par les analystes. La compagnie aérienne a notamment subi l'impact du maintien au sol, durant plusieurs semaines, des appareils 737 MAX 9 de Boeing (-0,94%). United estime le coût de ces mesures à 200 millions de dollars sur le trimestre.

LVMH et ASML scrutés ___

Le numéro un du luxe LVMH et deuxième capitalisation boursière européenne (+2,84% à Paris) a vu ses ventes reculer au premier trimestre de 2% sur un an, à 20,7 milliards d'euros, des chiffres conformes aux prévisions des analystes.

A l'inverse, ASML, équipementier européen pour l'industrie des semi-conducteurs et troisième capitalisation européenne, a présenté des résultats inférieurs aux prévisions des analystes sondés par Bloomberg et a vu son action chuter de 6,68% à Amsterdam.

Cela a influencé le cours d'ARM, la filiale britannique de Softbank cotée à New York. Le concepteur de puces a lâché presque 12%.

Adidas en vert ___

L'équipementier sportif allemand Adidas (+8,64% à Francfort) a annoncé un résultat opérationnel de 336 millions d'euros au premier trimestre, meilleur qu'attendu, ce qui lui a permis de relever ses prévisions annuelles de ventes et de rentabilité.

Continental dérape ___

L'équipementier automobile Continental a perdu du terrain (-5,47% à Francfort) après avoir dégagé une marge bénéficiaire ajustée d'environ 2% sur le premier trimestre de 2024, moins qu'attendu par les analystes.

Le pétrole en baisse ___

Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse, entraînés par des signes de retenue d'Israël dans sa réponse à l'attaque iranienne, ainsi que par un nouveau bond inattendu des stocks américains de brut.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 3,03%, pour clôturer à 87,29 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a lui cédé 3,12%, à 82,69 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar qui a bondi à un plus haut depuis novembre, rendait un peu de terrain face à la devise européenne à 1,0672 euros (-0,50%).

Le bitcoin cédait 2,74% à 61.312 dollars.

afp/rp