Londres (awp/afp) - La livre montrait des signes de faiblesse vendredi à la suite de la publication de données économiques britanniques moroses, le yen pâtissant pour sa part face au dollar renforcé par le contexte d'incertitude géopolitique et les hauts rendements obligataires américains.

Vers 12H00 GMT (14H00 HEC), la devise britannique perdait 0,11% face à l'euro à 87,24 pence, et affichait un léger repli de 0,01% face au billet vert à 1,2142 dollar, après avoir reculé jusqu'à 1,2093 dollar un peu plus tôt.

La livre reculait "après que les données publiées aujourd'hui ont souligné les risques d'une nouvelle période de contraction économique au Royaume-Uni", indiquait Derek Halpenny, analyste de MUFG, ce qui peut inciter la Banque d'Angleterre (BoE) à mettre en pause son cycle de resserrement monétaire.

Les ventes au détail ont en effet chuté de 0,9% en septembre, a indiqué l'Office national des statistiques (ONS), tandis que l'indice de confiance des consommateurs de GfK a nettement baissé en octobre.

Quant à l'inflation, elle n'a pas bougé en septembre au Royaume-Uni, à 6,7% sur un an, la plus élevée du G7.

"La croissance des salaires telle que mesurée est toujours bien trop élevée pour être conforme à l'objectif" d'une inflation à 2%, a déclaré vendredi le gouverneur de la BoE Andrew Bailey au Belfast Telegraph.

M. Bailey attend cependant une "baisse notable" de l'inflation le mois prochain, suivie d'une diminution plus progressive, dans la droite ligne des précédentes prévisions de la BoE.

Côté billet vert, des commentaires prudents du président de la banque centrale américaine (Fed) jeudi affectaient les gains du dollar, estimaient les analystes de Kinesis Money, car "la probabilité d'une pause sur les taux d'ici la fin 2023 semble s'être accentuée".

L'inflation aux États-Unis reste trop élevée, a déclaré jeudi le président de la Fed Jerome Powell, tout en insistant sur la nécessité d'avancer "prudemment" pour ne pas nuire à l'économie, sans exclure toutefois de relever encore les taux si nécessaire.

Face aux devises considérées plus volatiles, comme le dollar australien, le billet vert bénéficiait encore de la "montée en puissance des rendements américains", expliquait Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank, ainsi que de l'afflux des investisseurs vers les "valeurs refuges" dans un contexte géopolitique incertain, tout comme l'or.

L'once d'or grimpait de 0,21% à 1.978,79 dollars après avoir atteint plus tôt vendredi son plus haut depuis trois mois, à 1.985,89 dollars.

Le dollar continuait aussi de rallier les investisseurs face au yen, qui frôlait de nouveau le pallier des 150 yens pour un dollar franchi au début du mois: la devise nippone perdait 0,10% à 149,95 yens pour un dollar.

Également considérée comme une valeur sûre en période de risque, le franc suisse restait stable face à l'euro, en repli de 0,06% à 0,9439 franc suisse.

La devise helvétique avait atteint en début de séance 0,9417 franc suisse pour un euro, proche du sommet de septembre 2022, à 0,9410 franc suisse, qu'elle avait atteint pour la première fois depuis janvier 2015.

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