BREXIT

LE PRÉSIDENT DES COMMUNES BOULEVERSE LES PLANS DE MAY

LONDRES - Bouleversant les plans de Theresa May, le président de la Chambre des communes, le conservateur John Bercow, a déclaré lundi que le gouvernement ne pouvait pas présenter le même accord de retrait de l'Union européenne à un nouveau vote des parlementaires, qui l'ont rejeté la semaine dernière.

En revanche, a-t-il argumenté, le gouvernement pourrait soumettre à un nouveau vote un texte qui ne serait pas le même que l'accord rejeté la semaine dernière.

C'est, selon lui, la condition que le gouvernement de Theresa May doit remplir pour pouvoir organiser un troisième vote sur un accord de Brexit.

La chef du gouvernement s'était donné jusqu'à mercredi pour solliciter à nouveau le Parlement de Westminster après deux échecs cuisants et des fissures étaient apparues lundi dans le camp des "Brexiters" du Parti conservateur qui ont jusqu'alors rejeté l'accord de retrait négocié par May avec les Européens, empêchant sa ratification par la Chambre des communes.

Mais la plus grande incertitude est retombée sur la suite du processus avec la déclaration de John Bercow.

Un des conseillers juridiques du gouvernement, le "Solicitor General" du Royaume-Uni Robert Buckland, a assuré qu'il existait des moyens de contourner la décision de Bercow. "Nous sommes dans une crise constitutionnelle majeure", a-t-il cependant dit.

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LE POINT sur les négociations du Brexit:

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"GILETS JAUNES"-L'EXÉCUTIF MUSCLE SA RIPOSTE AUX VIOLENCES

PARIS - L'exécutif a dévoilé lundi sa riposte sécuritaire pour tenter d'endiguer la violence lors des manifestations des "Gilets jaunes" qui menace de faire dérailler l'issue "du grand débat national" conçu comme une réponse à quatre mois de mobilisation.

"Les évènements survenus à Paris samedi dernier sont intolérables", a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe à la presse à Matignon. "Il ne s'agissait pas de manifestants mais d'émeutiers dont l'unique intention était de piller, d'incendier, de détruire, de blesser. Ces actes sont des actes criminels, la réponse doit donc être forte."

Dès samedi prochain, les manifestations dans les quartiers les plus touchés par les violences, comme les Champs-Elysées à Paris, la place Pey-Berland à Bordeaux et la place du Capitole à Toulouse, seront donc interdites si des éléments radicaux sont présents. Les forces de l'ordre "procéderont à la dispersion immédiate de tous les attroupements", a dit Edouard Philippe.

Le montant de la contravention encourue pour participation à une manifestation interdite, 38 euros actuellement, sera quant à lui "nettement augmenté".

Concernant la doctrine de maintien de l'ordre, qui avait déjà été modifiée après les violences du 1er décembre sur les Champs-Elysées, elle n'a "pas été correctement exécutée", a reconnu Edouard Philippe, et sera donc renforcée.

Edouard Philippe a annoncé que Didier Lallement serait nommé mercredi en conseil des ministres préfet de police de Paris par Emmanuel Macron, en remplacement de Michel Delpuech.

170 MILLIONS D'EUROS DE DÉGÂTS LIÉS AUX "GILETS JAUNES"

PARIS - Le coût des dégradations commises depuis le début du mouvement des "Gilets jaunes", le 17 novembre dernier, sans compter les dégâts de samedi dernier, s'élève à environ 170 millions d'euros, a annoncé lundi le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

"L'ensemble des déclarations de sinistres représente environ 170 millions d'euros", a déclaré Bruno Le Maire sur la base de chiffres fournis par la Fédération française de l'assurance, excluant le samedi 16 mars. "C'est 10.000 déclarations de sinistres sans compter les déclarations de samedi", a-t-il ajouté, précisant qu'elles concernaient 6.000 voitures et 4.000 commerces.

Ces "actes de violence et de pillage" ont "un impact économique fort immédiat et un impact de long terme sur l'image de la France et l'attractivité de notre pays", a-t-il déclaré.

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TROIS MORTS DANS UNE FUSILLADE À UTRECHT, UN SUSPECT ARRÊTÉ

AMSTERDAM - La police néerlandaise a arrêté un homme soupçonné d'être l'auteur de la fusillade qui a fait trois morts lundi matin à Utrecht, dans le centre des Pays-Bas, annonce la radio-télévision néerlandaise.

Le suspect a été identifié par la police sous le nom de Gökmen Tanis, un homme de 37 ans né en Turquie.

Selon le parquet néerlandais, les mobiles du tireur sont encore flous, mais il pourrait s'agir d'un différend familial.

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ALGÉRIE-BOUTEFLIKA REFUSE DE PARTIR IMMÉDIATEMENT

ALGER - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, refusant de céder à la pression de la rue, ne compte pas abandonner la tête de l'Etat avant l'élaboration d'une nouvelle Constitution qui sera soumise à référendum, rapportent lundi les chaînes de télévision algériennes.

Dans une lettre, le président de 82 ans, très diminué depuis un AVC en 2013, s'en tient au plan présenté lundi dernier. Ce plan prévoit la tenue d'une conférence nationale "ouverte à toutes les classes sociales" et qui sera réunie prochainement pour réformer le système politique, précise la chaîne privée Ennahar TV.

La conférence nationale prendra des décisions essentielles, souligne Abdelaziz Bouteflika dans sa lettre.

La nouvelle Constitution, qui sera soumise à l'approbation des électeurs, ouvrira ensuite la voie à l'élection d'un nouveau président.

Le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général Ahmed Gaïd Salah, a fait entendre sa voix lundi pour assurer que l'armée algérienne demeurait "le rempart du peuple et de la Nation".

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BOEING 737 MAX D'ETHIOPIAN AIRLINES

"CLAIRES SIMILARITÉS" AVEC LE CRASH DE LION AIR, DIT LE BEA

PARIS - Les enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) notent des "claires similarités" entre les données de vol du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines qui s'est écrasé en faisant 157 morts le 10 mars et du 737 MAX accidenté de Lion Air.

Ces similarités feront l'objet d'analyses complémentaires dans le cadre de l'enquête, ajoute lundi le BEA dans un communiqué.

L'appareil de Lion Air s'était écrasé le 29 octobre en Indonésie, faisant 189 morts.

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QUATRE ANS DE PRISON POUR LE MILITANT RUSSE DES DROITS TITIEV

CHALI, Russie - Le militant russe des droits de l'homme Oïoub Titiev a été condamné lundi à quatre ans d'enfermement dans une colonie pénitentiaire pour possession de drogue, une accusation qu'il dit montée de toutes pièces par les autorités.

Oïoub Titiev est président de l'antenne tchétchène de Mémorial, organisation non gouvernementale de défense des droits de l'homme. Il a reçu l'an dernier le prix Vaclav Havel du Conseil de l'Europe.

Titiev a été arrêté en janvier 2018 après la découverte, selon la police, d'un peu plus de 200 grammes de cannabis dans sa voiture lors d'un contrôle. Titiev accuse la police d'avoir placé la drogue dans son véhicule.