par Ori Lewis

JÉRUSALEM, 22 décembre (Reuters) - Israël a invité mercredi quatre pays européens présents au Conseil de sécurité de l'Onu à soutenir une reprise des pourparlers israélo-palestiniens, soulignant que leurs critiques à l'encontre de l'Etat juif risquaient de les placer en marge du processus.

Mardi, des représentants de France, du Royaume-Uni, d'Allemagne et du Portugal ont rapporté que lors d'un briefing d'Oscar Fernandez-Taranco, le secrétaire général adjoint chargé des affaires politiques, il avait clairement été dit que les activités de colonisation en Cisjordanie compromettaient la reprise du dialogue.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a réagi mercredi par voie de communiqué, sans faire mention de la question des colonies mais en soulignant que "l'ingérence dans les affaires intérieures d'Israël, y compris sur les questions devant être résolues dans le cadre des pourparlers directs, ne favorise pas la statut qu'ils (les membres en question du Conseil de sécurité) veulent se voir accorder".

Les pourparlers sous l'égide du Quartet des négociateurs pour le Proche-Orient -Etats-Unis, Russie, Nations unies et Union européenne - ont été interrompus il y a un an en raison du refus d'Israël d'interrompre la construction de colonies en Cisjordanie.

"CHAMAILLERIES DÉPLACÉES"

Les Palestiniens refusent de rouvrir le dialogue tant que les chantiers n'auront pas cessé.

L'Etat juif répond que la reprise du processus ne peut être soumis à des conditions préalables, et que la majeure partie des travaux se déroulent dans des zones qu'il entend conserver au terme des négociations.

Mardi, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Portugal ont appelé à la fin immédiate de la colonisation et demandé à Israël de tenir sa promesse de traduire en justice les colons coupables de violences envers les Palestiniens.

"Les annonces continuelles de l'Etat d'Israël sur l'accélération de la construction de logements dans les territoires occupés palestiniens, y compris Jérusalem-Est, envoient un message dévastateur", ont écrit les quatre pays européens dans un communiqué commun lu par l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant.

"L'un des thèmes qui ont été abordés porte sur l'effet gravement dommageable sur le terrain et les perspectives de reprise du dialogue de la construction accrue de logements et de l'intensification des violences menées par des colons."

Le communiqué israélien publié mercredi en réponse énonce notamment que les "erreurs d'interprétation" des quatre pays ne font qu'ajouter de nouveaux obstacles à la reprise du dialogue, et les appelle à ne pas donner au plan du Quartet "des interprétation en contredisant à la fois la lettre et l'esprit".

"S'ils (...) consacrent leurs efforts à des chamailleries déplacées avec le seul pays dans lequel une loi et un système judiciaire indépendants peuvent répondre aux délinquants de toutes sortes, ils ne peuvent qu'y perdre leur crédibilité et se rendre hors-sujet", poursuit ce document. (Gregory Schwartz pour le service français)