28 mars (Reuters) - Des soldats israéliens ont provoqué une nouvelle polémique en diffusant des photos et des vidéos dans lesquelles ils s'amusent avec de la lingerie de Palestiniennes trouvée dans des maisons de la bande de Gaza détruites par l'armée israélienne.

Dans l'une de ces vidéos, un soldat est assis tout sourire dans un canapé avec dans une main un pistolet et dans l'autre une culotte en satin blanc qu'il tient au-dessus de la bouche ouverte d'un autre soldat allongé à ses côtés.

Dans une autre, un soldat est assis sur un char avec dans les bras un mannequin de femme portant un soutien-gorge noir et un casque. "J'ai trouvé une belle épouse, une relation sérieuse à Gaza, une femme formidable", dit-il.

Il existe des dizaines de photos et de vidéos tournées à Gaza comme celles-là et certaines ont été vues jusqu'à un demi-million de fois, notamment après avoir été partagées par Younis Tirawi, qui se présente comme un journaliste palestinien.

Interrogé par Reuters sur l'origine de ces images republiées entre le 23 février et le 1er mars, Younis Tirawi a renvoyé vers les messages originaux publiés par les soldats israéliens. Reuters a été en mesure de vérifier l'authenticité de huit d'entre eux sur Instagram et sur YouTube.

"La publication de telles images est humiliante pour les femmes palestiniennes et pour les femmes en général", a réagi Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme.

Interrogée par Reuters, l'armée israélienne a dit enquêter sur tous les incidents qui s'éloignent des "ordres et valeurs attendues" des soldats de Tsahal.

"Dans les cas où il y a des soupçons d'infraction pénale justifiant l'ouverture d'une enquête, une enquête est ouverte par la police militaire", a-t-elle assuré.

L'armée n'a toutefois pas voulu préciser si cela avait été le cas à propos des photos et vidéos signalées par Reuters, ou si un soldat avait été sanctionné.

Les soldats israéliens que Reuters a pu identifier n'ont pas répondu aux demandes de commentaires qui leur ont été transmises sur les réseaux sociaux.

YouTube a dit avoir supprimé une des vidéos incriminées en invoquant une violation de ses règles internes en matière de harcèlement. Instagram n'a pas fait de commentaire.

(Rédigé par Estelle Shirbon et Pola Grzanka, version française Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)