STOCKHOLM, 24 août (Reuters) - Le gouvernement de centre-droit au pouvoir en Suède prévoit d'augmenter le soutien budgétaire à l'activité économique au cours des deux prochaines années afin de protéger le pays contre les retombées de la crise de la zone euro, a déclaré vendredi le ministre des Finances, Anders Borg.

Les finances publiques de la Suède et ses performances économiques figurent parmi les plus solides d'Europe, ce qui a conduit le gouvernement à relever vendredi sa prévision de croissance pour cette année à 1,6%, contre 1,1% jusqu'à présent.

Pour 2013, Stockholm a toutefois revu son pronostic à la baisse, à 2,7% contre 3%, et Anders Borg a expliqué que le risque d'une aggravation de la crise de la zone euro ne pouvait pas être ignoré, d'autant que la vigueur actuelle de la couronne suédoise pénalise les exportations.

"Nous avons été plus prudents (en matière de finances publiques) et cela a créé des marges de manoeuvre", a-t-il expliqué à des journalistes.

"Nous voulons passer à l'offensive et redonner de l'énergie à l'économie suédoise", a-t-il ajouté.

Le projet de budget pour 2013 prévoit ainsi des dépenses nouvelles et des réductions d'impôts d'un montant global de 23 milliards de couronnes (2,8 milliards d'euros), soit deux fois plus que cette année, et le ministre a précisé que ce chiffre devrait atteindre 27 milliards en 2014, année durant laquelle se tiendront les prochaines élections législatives.

Parmi les priorités du budget 2013 figurent les infrastructures ferroviaires, la recherche et l'amélioration du climat des investissements.

Anders Borg a également évoqué une baisse de l'impôt sur les sociétés, déjà promise auparavant par le gouvernement.

Pour autant, a-t-il précisé, le gouvernement, actuellement à la traîne de l'opposition de centre-gauche dans les sondages d'opinion, ne peut pas pour l'instant se permettre de mettre en oeuvre les allégements fiscaux massifs promus un temps par l'équipe du Premier ministre Fredrik Reinfeldt.

"La conjugaison d'un système bancaire fragile et de finances publiques affaiblies dans de nombreuses parties de l'Europe signifie que le risque de voir la situation empirer prévaut toujours", a dit Anders Borg dans un communiqué.

Près de la moitié de l'activité économique en Suède dépend des exportations, principalement vers le reste de l'Union européenne, mais celles-ci souffrent actuellement du ralentissement économique global et de la hausse de la couronne, qui a atteint au début du mois son plus haut niveau depuis 12 ans face à l'euro. (Patrick Lannin et Johan Sennero, Marc Angrand pour le service français, édité par)