En votant à l’unanimité un nouveau statu quo, la Réserve Fédérale ne se contente plus seulement de cultiver l’attentisme mais enclenche à nouveau la marche arrière.

Esther George, présidente de l’antenne de Kansas City, dissidente lors des deux derniers votes en avril et en mars en réclamant un nouveau resserrement monétaire, s’est donc finalement rangée du côté des colombes. Et si la FED anticipe toujours deux hausses de taux en 2016, la proportion des argentiers qui ne table plus que sur un seul tour de vis cette année passe de 1 à 6 sur un total de 17 membres.

Les bookmakers anglais, eux, évaluent à 78% la probabilité que la banque centrale américaine reste immobile d’ici 2017, loin, très loin des quatre hausses envisagées par le Comité en décembre dernier.
L’institut d’émission de Washington reconnait d’ailleurs que le rythme de la progression du loyer de l’argent devrait être également plus lent que prévu en 2017 et 2018.

Sur le plan macroéconomique, si Janet Yellen affirme que l’autorité monétaire table toujours sur une amélioration sur le front de l’emploi malgré un rapport décevant le mois dernier, les prévisions de croissance ont bien été révisées en baisse pour 2016 (de +2.2% en mars à +2%) et 2017 (de +2.1% en mars à +2%).

Enfin, la présidente de la FED a confirmé les préoccupations des membres de l’institution quant au risque d’un Brexit pour l’économie mondiale, cet élément ayant visiblement appuyé le caractère unanime de la décision de politique monétaire.

Graphiquement, il est ainsi très tentant de s’appuyer sur la droite de tendance haussière de la parité qui semble pouvoir constituer un support de circonstance pour un nouveau recul du billet vert. A quelques jours du référendum sur le Brexit, il convient cependant d’être prudent, tant la volatilité, en particulier sur les changes, pourrait être exacerbée. Toutefois si le maintien du pays l’emporte, ce qui semble le scénario le plus probable, le résultat du scrutin devrait soulager les marchés et donner un coup de fouet supplémentaire à l’Euro. Les plus offensifs peuvent donc prendre position entre 1.12 et 1.1250 pour viser une accélération vers notre résistance de moyen terme à 1.1523 USD.