Tokyo (awp/afp) - La hausse des prix à la consommation au Japon a ralenti un peu plus que prévu en mars (+2,6% sur un an hors produits frais, contre +2,8% en février), selon des données publiées vendredi par le ministère des Affaires intérieures.

Le consensus d'économistes de l'agence de presse financière Bloomberg tablait sur une inflation légèrement supérieure (+2,7%).

En excluant également les prix de l'énergie, qui sont en repli, l'inflation en mars s'est établie à 2,9% (contre 3,2% en février), un septième mois d'affilée de ralentissement.

Prenant acte d'un début de "cercle vertueux" entre les salaires et l'inflation dans le pays, la Banque du Japon (BoJ) a entamé en mars la normalisation de sa politique monétaire, jusqu'à présent ultra-accommodante, en renonçant notamment à son taux directeur négatif de -0,1%.

Mais l'institution a prévenu qu'elle comptait maintenir des conditions de crédit très accommodantes pendant encore longtemps, excluant ainsi des relèvements réguliers de son taux directeur, désormais fixé dans une fourchette entre 0% et 0,1%.

Un statu quo monétaire est ainsi très largement attendu à l'issue de la nouvelle réunion de la BoJ vendredi prochain.

Le principal suspense de ce rendez-vous réside dans le degré de révision à la hausse de ses perspectives d'inflation.

Lors de ses dernières prévisions en janvier, la BoJ tablait sur une inflation de 2,4% en 2024/25 (nouvel exercice entamé le 1er avril) et de 1,8% en 2025/26.

L'inflation au Japon dépasse depuis deux ans 2% hors produits frais, qui est l'objectif de la BoJ.

Cependant l'institution a préféré temporiser, car elle veut une inflation tirée par la hausse des salaires et de la consommation intérieure, et non par des facteurs externes comme les prix de l'énergie ou d'autres matières premières, comme cela a été essentiellement le cas ces deux dernières années.

La lenteur de la normalisation monétaire du Japon contribue à déprécier fortement le yen, notamment par rapport au dollar, à cause du resserrement monétaire bien plus draconien qui a été mené par la Réserve fédérale américaine (Fed).

Or, si la faiblesse du yen présente des avantages pour les entreprises exportatrices japonaises, elle plombe en revanche le pouvoir d'achat des ménages nippons, et donc la consommation intérieure.

afp/al