BRUXELLES, 8 juin (Reuters) - Le voyage du président américain Joe Biden en Europe est un signal que le multilatéralisme a survécu aux années Trump et ouvrira la voie à une coopération transatlantique sur les problématiques allant de la Chine à la Russie en passant par le changement climatique, a déclaré le président du Conseil européen.

"L'Amérique est de retour", a ajouté Charles Michel, reprenant la devise adoptée par Biden après que l'ancien président Donald Trump a retiré les États-Unis de plusieurs organisations multilatérales et avait été jusqu’à menacer de sortir de l'Otan.

"Cela signifie que nous avons à nouveau un partenaire très fort pour promouvoir l'approche multilatérale (...) C’est une grande différence par rapport à l'administration Trump", a expliqué le président du Conseil européen à un groupe de journalistes lundi soir à Bruxelles.

Charles Michel et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, rencontreront Biden le 15 juin. Cette rencontre fera suite à un sommet du G7 qui se tiendra du 11 au 13 juin en Angleterre et au sommet de l'Otan à Bruxelles organisé le 14 juin.

Selon Charles Michel, "le multilatéralisme est de retour" constitue plus qu'un slogan. C’est admettre qu’il est nécessaire d’adopter une approche mondiale pour résoudre les problèmes, que ce soit les chaînes d'approvisionnement des vaccins contre le COVID-19 ou le besoin d’une fiscalité adaptée à l'ère numérique, a-t-il expliqué.

La réunion de trois jours du G7 pourrait constituer un "tournant important", se traduisant par un engagement politique sérieux derrière les promesses faites par les gouvernements de "mieux reconstruire" après les conséquences économiques dévastatrices de la pandémie de COVID-19, a-t-il poursuivi.

Ce serait également l'occasion d’aborder les défis auxquels sont confrontées les démocraties libérales, a indiqué Charles Michel, qui s'attend à ce que le G7 discute de la nécessité pour l'Occident d'adopter une approche plus proactive pour défendre ses valeurs face à la montée en puissance de la Chine et à la fermeté de la Russie.

Charles Michel a fait savoir qu'il s'était entretenu lundi pendant 90 minutes avec le président russe Vladimir Poutine. Il a demandé un changement de comportement de Moscou pour maintenir de meilleures relations avec l'Union européenne.

L'UE et la Russie sont en désaccord sur de nombreuses questions, notamment les droits de l'homme, l'intervention de la Russie en Ukraine et la détention de l’opposant russe Alexei Navalny. (John Chalmers, version française Laura Marchioro, édité par Blandine Hénault)