L'Australie et les Pays-Bas ont entamé l'année dernière une action au sujet du vol MH17 auprès de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). L'avion de ligne a été frappé au-dessus de l'est de l'Ukraine tenu par les rebelles par un missile sol-air de fabrication russe, selon les enquêteurs et les procureurs internationaux, tuant les 298 personnes qui se trouvaient à bord.

L'Australie a déclaré que la Russie était responsable au regard du droit international et que la saisine de l'OACI constituerait un pas en avant dans la lutte pour les victimes, parmi lesquelles se trouvaient 38 Australiens.

L'OACI a confirmé sa compétence en la matière lors d'une session tenue vendredi, a déclaré la ministre australienne des affaires étrangères, Penny Wong, dans un communiqué écrit.

"Cette décision constitue une étape importante dans nos efforts collectifs pour demander des comptes aux responsables de cet horrible acte de violence", a déclaré Mme Wong.

La Russie a nié toute implication dans l'incident et la délégation russe auprès de l'OACI n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire. Bien que l'issue de la réunion de l'OACI soit incertaine, les experts estiment que cette démarche peut être considérée comme un moyen supplémentaire de contraindre la Russie à négocier sur l'incident.

Les discussions techniques menées par le conseil d'administration de l'OACI, composé de 36 membres, interviennent alors que Moscou fait face à des critiques de plus en plus nombreuses concernant les actions liées à l'aviation à la suite de son invasion de l'Ukraine.

En octobre, la Russie n'a pas obtenu suffisamment de voix lors de l'assemblée triennale de l'OACI pour conserver son siège au conseil. Le conseil a également critiqué la Russie pour la double immatriculation des aéronefs commerciaux, ce qui, selon l'organisme, est contraire à certaines parties d'un accord clé qui définit les principes fondamentaux de l'aviation mondiale.

L'OACI, dont le siège est à Montréal, n'a pas de pouvoir réglementaire, mais dispose d'un pouvoir de persuasion morale et fixe des normes aéronautiques mondiales adoptées à une écrasante majorité par ses 193 États membres, même si elle opère au-delà des barrières politiques.