Paris (awp/afp) - Les marchés attendaient nerveusement mercredi de nouvelles données sur l'inflation américaine dans un contexte d'envolée des prix de l'énergie ainsi que le lancement de la saison de résultats à Wall Street.

En Europe vers 13h00, Francfort avançait de 0,69% et Paris de 0,24%, mais Londres cédait 0,12% alors que le PIB du Royaume-Uni en août est resté inférieur de 0,8% comparé à son niveau d'avant la pandémie.

"Wall Street sera très dépendante des données sur l'inflation américaine ce soir, mais tout gain sera tempéré par la prudence avant l'avalanche de résultats américains et les nervosité persistante concernant l'inflation", estime Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Après trois séances consécutives de baisse, un timide rebond s'esquissait à la Bourse de New York, où le contrat à terme de l'indice vedette Dow Jones prenait 0,06%, celui de l'indice élargi S&P 500 0,14%, et celui du Nasdaq à coloration technologique, 0,42%.

"Les investisseurs attendent la publication de l'indice des prix à la consommation américain ainsi que le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed pour obtenir plus d'indices sur l'impact réel de la hausse des prix sur la reprise post-pandémique", observe Pierre veyret, analyste chez ActivTrades.

Ils seront attentifs à "tout signal concernant le début de la réduction progressive des taux d'intérêt", affirme l'expert.

La banque centrale américaine (Fed) a signalé en septembre qu'elle allait "bientôt" réduire progressivement ses achats d'actifs mis en place au début de la pandémie pour soutenir l'économie mais une inflation persistante renforce l'idée que la Fed puisse aussi relever ses taux directeurs dans la foulée, soit avant 2023 jusqu'alors anticipé.

La plupart des décideurs politiques estiment que l'inflation, dont l'un des principaux moteurs est l'augmentation des prix du pétrole, ne sera que transitoire.

Mais les marchés voudraient en avoir le coeur net, eux qui sont déjà préoccupés par les difficultés des chaînes d'approvisionnement mondiales.

Ces difficultés pourraient affecter les marges des entreprises, provoquer un ralentissement de la consommation puis faire dérailler la reprise économique.

De quoi susciter la nervosité des investisseurs alors que débute la saison des résultats des entreprises américaines, notamment avec la publication des chiffres de la banque JP Morgan dans l'après-midi.

LVMH en confiance, le luxe suit

Le titre du numéro un mondial du luxe s'adjugeait 2,04% à 646,80 euros après l'annonce de 15,512 milliards de ventes au troisième trimestre, un chiffre supérieur à celui de 2019, avant la pandémie. Le groupe se montre "confiant dans la poursuite de la croissance actuelle" et en faisait profiter les autres acteurs du secteur. Kering prenait 0,82% à 640 euros et Hermès +1,54% à 1.253,50 euros.

SAP relève ses prévisions

Le spécialiste allemand du logiciel (+4,91% à 122,68 euros à Francfort) a relevé ses prévisions pour l'année en cours, tablant désormais sur un résultat opérationnel pour 2021 "entre 8,1 et 8,3 milliards d'euros", contre "entre 7,95 et 8,25 milliards" précédemment. Dans son sillage, le titre Dassault Systèmes (+3,47% à 45,29 euros) était propulsé en tête du CAC 40.

Panne géante chez OVHcloud

Une panne généralisée affectait mercredi le fournisseur de services cloud et hébergeur OVHcloud, qui s'apprête à entrer en Bourse vendredi, perturbant l'accès à de nombreux sites internet, selon le site spécialisé Downdetector.

Le pétrole ralentit

Les cours du pétrole s'éloignaient mercredi de leurs derniers plus hauts touchés deux jours plus tôt, lestés par le risque que les prix élevés font peser sur la reprise économique mondiale et la demande à moyen terme.

Vers 10H35 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre abandonnait 0,78% par rapport à la clôture de la veille, à 82,76 dollars à Londres.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de novembre baissait de 0,76% à 80,03 dollars.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro regagnait un peu de terrain (+0,32% à 1,1564 dollar) face au billet vert, qui reste proche de son plus haut depuis juillet 2020.

Après une chevauchée qui l'a vu prendre plus de 40% en dix jours, le bitcoin (-1,01%) repassait sous les 55.000 dollars à 54.800 dollars.

afp/jh