PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse mercredi et les Bourses européennes réduisent leurs pertes à mi-séance, des indicateurs économiques meilleurs qu'attendu ayant un peu rassuré des investisseurs qui restent préoccupés par l'aggravation de la situation sanitaire dans plusieurs pays.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais suggèrent une progression d'environ 0,4% pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et de 0,8% pour le Nasdaq, ce qui permettrait aux grands indices américains de regagner une partie du terrain cédé mardi.

À Paris, le CAC 40 perd 0,17% à 5.935,12 points vers 11h40 GMT après être revenu, à 5.890,55, à son plus bas niveau depuis le 8 mars.

A Londres, le FTSE 100 cède 0,08% et à Francfort, le Dax recule de 0,51%. L'indice EuroStoxx 50 et le FTSEurofirst 300 sont pratiquement inchangés tandis que le Stoxx 600 cède 0,13%.

Ce dernier perdait près de 0,7% en tout début de séance mais sa baisse s'est atténuée après la publication des indices PMI "flash" montrant que l'activité du secteur privé en Europe avait renoué avec la croissance en mars.

Cette embellie inattendue (le consensus Reuters tablait sur une poursuite de la contraction) atténue l'impact d'un contexte sanitaire toujours très pesant: en Allemagne, Angela Merkel est revenue sur sa décision d'interdire les offices religieux et les rassemblements familiaux pour Pâques tout en soulignant la gravité de la troisième vague de la pandémie et en France, le gouvernement reconnaît prévoir encore plusieurs semaines "difficiles".

Aux Etats-Unis, la séance sera animée par la suite des auditions au Congrès de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, et de Janet Yellen, la secrétaire au Trésor.

VALEURS EN EUROPE

La baisse sectorielle la plus marquée en Europe est pour la distribution, dont l'indice Stoxx (-1,31%) souffre de la chute de 8,44% du suisse Dufry après le lancement d'une émission d'obligations convertibles.

Autre recul marqué, celui du groupe de défense italien Leonardo, qui abandonne 6,56% après le report de la mise sur le marché à Wall Street d'une partie du capital de sa filiale américaine DRS.

A la hausse, le compartiment européen des hautes technologies (+1,59%) profite de la progression générale du secteur des semi-conducteurs après l'annonce par l'américain Intel d'un plan d'investissement de 20 milliards de dollars pour relocaliser des capacités de production aux Etats-Unis.

Dans les échanges en avant-Bourse à Wall Street, l'action Intel prend plus de 5%.

Chez les équipementiers européens, ASM International bondit de 7,56%, ASML de 5,01% et chez les fabricants de puces, Soitec s'adjuge 4,57%, STMicroelectronics 0,92% et Infineon 2,08%.

Autre hausse marquante, celle de Carrefour, qui gagne 1,63%, la meilleure performance du CAC 40, après l'annonce du rachat du brésilien Grupo BIG, le numéro trois local de la distribution alimentaire.

TAUX Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est pratiquement inchangé à 1,626% après avoir baissé de près de cinq points de base mardi en profitant de la demande soutenue suscitée par une adjudication à 30 ans.

En zone euro, les inquiétudes liées à la situation sanitaire ont fait tomber le rendement du Bund allemand à dix ans à son plus bas niveau depuis cinq semaines, à -0,375%, en début de séance. Il est ensuite remonté à -0,357%, grâce entre autres aux bons chiffres des enquêtes PMI.

CHANGES

Les craintes de voir la reprise économique en Europe prendre du retard sur celle en cours aux Etats-Unis en raison de la "troisième vague" de la pandémie continuent de profiter au dollar, qui a atteint son plus haut niveau depuis quatre mois face à un panier de devises de référence (+0,13%).

L'euro, à 1,183 dollar (-0,16%), est au plus bas depuis le 23 novembre face au billet vert.

PÉTROLE

Le marché pétrolier repart de l'avant au lendemain d'une lourde chute, profitant de la fermeture du canal de Suez après l'échouage d'un porte-conteneurs géant, un imprévu qui perturbe l'approvisionnement et prend le pas sur les craintes pour la demande liées aux restrictions sanitaires en Europe.

Le Brent gagne 2,15% à 62,10 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,25% à 59,06 dollars. Ils avaient cédé 5,9% et 6,2% respectivement mardi.

Le marché attend à 14h30 GMT les chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) sur les stocks aux Etats-Unis.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand