PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en hausse modérée lundi tandis que les Bourses européennes restent orientés à la baisse à mi-séance après la chute des principaux indices new-yorkais vendredi et des indicateurs économiques inquiétants à quelques jours de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale. Les contrats à terme sur indices donnent une hausse de 0,36% pour le Dow Jones, de 0,1% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,12% pour le Nasdaq.

Vendredi, Wall Street a accusé sa plus lourde baisse depuis 2020, plombée par les résultats et prévisions décevantes d'Amazon et un regain d'inquiétude sur l'inflation. À Paris, le CAC 40 perd 1,61% à 6.428,27 vers 11h20 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,94%. Les marchés britanniques ne rouvriront que mardi, la journée étant fériée au Royaume-Uni.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,82%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,81% et le Stoxx 600 de 1,12%.

Ce dernier a brièvement chuté de 3% dans la matinée après un "flash crash" sur l'ensemble des marchés actions européens, en particulier ceux d'Europe du Nord, que plusieurs intervenants de marché soupçonnent d'avoir été déclenché par une erreur d'un trader.

Toujours est-il que la première séance de mai commence mal pour les indices européens. Les résultats définitifs des enquêtes S&P auprès des directeurs d'achat du secteur manufacturier ont confirmé le ralentissement de la croissance de l'activité en zone euro, sous l'effet des problèmes d'approvisionnement et de hausses de prix.

En Chine, la contraction de l'activité dans les services et dans l'industrie s'est accentuée en avril, accentuant la pression sur Pékin pour mettre en oeuvre des mesures supplémentaires de soutien à l'économie chinoise dans le contexte d'épidémie de COVID-19.

Ces mauvaises nouvelles sur la plan macroéconomique interviennent au moment même où de grandes banques centrales sont engagées sur le resserrement de leur politique monétaire pour limiter les pressions inflationnistes, aggravées par la guerre en Ukraine.

Les investisseurs s'attendent à ce que la Réserve fédérale relève ses taux de 50 points de base mercredi et apporte des éclaircissements sur la réduction de son bilan.

"Les décisions de la Fed offriront peu de surprise (...) tous les yeux seront tournés vers les orientations contenues dans le communiqué et la conférence de presse afin d'obtenir des indications sur la vitesse à venir (du resserrement monétaire)", a déclaré Allison Boxer, économiste chez PIMCO.

"Avec une inflation à plus de 5% au premier trimestre et l'absence de référence à une baisse dans le discours récent de la Fed, nous pensons qu'elle devrait continuer à relever son taux d'un demi-point en juin. Toutefois, la contraction du PIB au premier trimestre a rappelé le chemin cahoteux que la 'reprise et le rééquilibrage' de l'économie sont susceptibles de prendre", a-t-elle ajouté.

L'indice ISM manufacturier pour les Etats-Unis sera publié à 14h00 GMT.

VALEURS EN EUROPE

Le secteur européen de la technologie abandonne 2,6% après la chute de plus de 4% du Nasdaq vendredi.

STMicroelectronics et Capgemini reculent de 3,34% et de 3,09% respectivement.

Lanterne rouge du CAC 40, le groupe de luxe Hermès (-3,58%) souffre de son exposition au marché chinois.

Bayer, Continental CONG.DE>, BASF et Mercedes-Benz se traitent ex-dividende et perdent de 3,45% à 7,27%.

CHANGES Le dollar profite des anticipations de resserrement monétaire plus rapide aux Etats-Unis, des inquiétudes sur la guerre en Ukraine et du repli de l'euro après des indices PMI mitigés.

Son indice, qui mesure son évolution face à un panier de devises de référence, gagne 0,41% et l'euro cède 0,16% à 1,0524 dollar.

TAUX Le rendement des Treasuries à dix ans gagne près de trois points de base à 2,9163% en amont de la réunion de la Fed.

Son équivalent allemand recule de trois points à 0,914% après avoir atteint son plus haut niveau depuis juin 2005 à 0,974%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont dans le rouge, les craintes de ralentissement de l'économie chinoise l'emportant sur celles d'une diminution de l'offre russe après un éventuel embargo de l'Union européenne.

Le Brent perd 2,49% à 104,47 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) lâche 3,03% à 101,52 dollars.

(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)

par Laetitia Volga