La Bourse de New York décroche lourdement vendredi, plombée par des chiffres de l'inflation au plus haut qui ravivent les inquiétudes de fortes hausses de taux de la part de la Réserve fédérale.

Une heure après l'ouverture, le Dow Jones lâche 2,4% à 31.497,7 points, tandis que le Nasdaq Composite chute de plus de 3% à 11.378,9 points.

Les investisseurs s'alarment toujours un peu plus de l'évolution des tensions inflationnistes, qui ne donnent aucun signe d'apaisement, loin s'en faut, comme le montre la dernière statistique du Département du Travail.

Après une hausse de 0,3% en avril, les prix à la consommation ont bondi de 1% en rythme séquentiel au mois de mai, une progression bien plus forte que celle de 0,7% attendue par les économistes.

En rythme annuel, l'indice des prix américain affiche une augmentation de 8,6% à la fin du mois de mai - un record depuis décembre 1981 et un niveau quatre fois plus élevé que la cible de 2% que s'est donnée la Fed.

Du côté des économistes de Liberum, on juge que ces chiffres deviennent particulièrement 'préoccupants'.

'Cette envolée surprise de l'inflation globale et le caractère généralisé de la hausse de toutes les composantes de sa version de base laissent penser que la Fed va continuer de relever ses taux de manière agressive au cours de la seconde moitié de l'année', s'inquiète le bureau d'études londonien.

'Cela rendre presque inévitable le scénario d'une récession aux Etats-Unis', avertit le cabinet londonien.

Les difficultés de l'économie américaine commencent déjà à se traduire dans certains indicateurs.

Publié dans la matinée, l'indice de confiance des consommateurs de l'indice de l'Université du Michigan s'est dégradé à 50,2 en estimation préliminaire en juin, contre 58,4 en mai.

Les rendements des obligations d'Etat américaines progressent en réaction à la vigueur inédite des derniers chiffres de l'inflation.

Le taux des emprunts à 10 ans référence du marché américain, remonte ainsi à près de 3,12%, un nouveau plus haut depuis la fin 2018.

L'indice VIX de la volatilité se tend pour sa part de presque 10% à près de 28,7 points, témoignant d'un net regain de nervosité de la part des opérateurs.

La totalité des 11 indices sectoriels du S&P évoluent dans le rouge, même ceux réputés être exposés favorablement à une hausse des taux tels que la finance (-2,2%) ou l'énergie (-0,3%).

A rebours de la tendance dans les premiers échanges, AMD s'est finalement retourné à la baisse et lâche désormais plus de 3% au lendemain d'une journée investisseurs pourtant saluée par les analystes.

Sur le front des valeurs technologiques toujours, Netflix dévisse de presque 5% après avoir été dégradé à la vente par les analystes de Goldman Sachs.

Copyright (c) 2022 CercleFinance.com. Tous droits réservés.