Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont orientées en baisse mercredi, voyant d'un mauvais oeil les hausses des prix du pétrole qui amènent les investisseurs à s'interroger sur les conséquences pour l'inflation.

Wall Street se dirigeait vers une ouverture en baisse, les contrats à terme des trois principaux indices lâchant entre 0,14 et 0,38% vers 10H00 GMT.

En Europe, la Bourse de Paris lâchait 0,59%, Francfort reculait de 0,27% et Londres de 0,69%.

En Asie, les Bourses ont clôturé en ordre dispersé. L'indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a progressé de 0,62%, soutenu par l'affaiblissement du yen, tombé la veille au plus bas en 10 mois par rapport au dollar, ce qui a bénéficié aux valeurs exportatrices japonaises. En Chine, la Bourse de Shanghai a terminé en légère hausse de 0,12% et Hong Kong à l'équilibre.

Les marchés ont le regard tourné vers les cours du pétrole depuis mardi, après les annonces du prolongement des coupes effectuées par la Russie et l'Arabie Saoudite qui ont poussé les prix du pétrole à leur plus haut niveau depuis novembre.

Vers 07H45 GMT, les prix du pétrole baissaient mais restaient à des niveaux élevés. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre lâchait 0,47%, à 89,62 dollars, et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, reculait de 0,44% à 86,31 dollars.

"Cette hausse vient de mauvaises raisons car c'est la réduction de l'offre et non l'amélioration de la demande qui entraîne ce mouvement", commente Xavier Chapard, membre de l'équipe recherche et stratégie de la Banque Postale AM.

"On est encore loin du choc énergétique de 2022", souligne Xavier Chapard, "mais si la hausse du prix du pétrole perdure, l'inflation énergétique va de nouveau contribuer légèrement positivement à l'inflation en 2024", poursuit-il.

Ainsi, "pour les banques centrales, la hausse du prix du pétrole complique la donne, même si en l'état nous pensons toujours que la Fed et la BCE devraient s'accorder du temps et maintenir leurs taux inchangés d'ici la fin de l'année", estime encore l'analyste.

"Je crois que nous sommes proches ou très proches du point haut des taux d'intérêt", principal instrument pour lutter contre l'inflation, a déclaré mercredi le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau au cours d'une interview sur BFM Business.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans allemand montait à 2,62%, contre 2,61% la veille.

Les taux, tombeurs de Barratt

Le constructeur immobilier britannique Barratt Developments perdait près de 2% à la Bourse de Londres mercredi après avoir annoncé que la hausse des taux des crédits immobiliers pèse sur la capacité d'emprunt des ménages britanniques et sur ses résultats annuels.

La société de sécurité informatique Darktrace reculait de près de 4%, malgré la publication d'un bénéfice net en forte hausse pour son exercice complet achevé fin juin, les investisseurs étant refroidis par des perspectives en demi-teinte pour l'exercice en cours.

Barry Callebaut lance un grand programme d'économies

Le fournisseur suisse de cacao et chocolat Barry Callebaut (+0,13% à Zurich) a annoncé mercredi une réorganisation de ses activités, accompagnée d'un grand programme d'économies, sous l'égide de son nouveau directeur général, nommé en avril pour améliorer les performances du groupe.

Du côté des devises

Le dollar américain se stabilisait par rapport à l'euro après des gains la veille. L'euro grappillait 0,08% à 1,0731 dollar vers 09H55 GMT.

La livre britannique perdait un peu de terrain par rapport à l'euro et au dollar, sans grande conviction, avant une prise de parole du gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Andrew Bailey, quand le dollar canadien fléchissait avant une réunion de la banque centrale du Canada.

Dans le détail, la devise britannique perdait 0,10% par rapport au dollar, à 1,2552 dollar pour une livre, et baissait de 0,18% face à l'euro à 85,49 pence pour un euro.

Le bitcoin gagnait 0,16% à 25'748 dollars.

afp/jh