Les résultats des élections législatives de dimanche, qui ne semblent pas permettre d'en finir avec le blocage politique dans le pays, ajoutent à l'incertitude.

Les contrats à terme sur le principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en repli d'environ 0,4%.

A Paris, le CAC 40 perd 0,06 % à 5.886,33 points à 12h30 GMT, dans des volumes qui représentent moins d'un quart de leur moyenne quotidienne des trois derniers mois. À Francfort, le Dax cède 0,41% et à Londres, le FTSE 100 recule de 1,3%.

La Bourse de Madrid cède 0,37% au lendemain d'un scrutin remporté par le Parti socialiste (PSOE) mais qui augure mal de la capacité de ce dernier à former un gouvernement viable.

L'indice européen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,38%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,25% et le Stoxx 600 de 0,34%.

En Asie, l'indice SSE Composite de la Bourse de Shanghai a fini la journée sur un recul de 1,83% et le marché de Hong Kong a abandonné 2,62% après un week-end de manifestations marqué par des tirs à balles réelles des forces de l'ordre sur des manifestants ayant fait au moins un blessé.

L'indice MSCI des marchés asiatiques hors Japon a cédé 1,2%, sa plus mauvaise performance sur une séance depuis début août.

La nouvelle montée de la tension à Hong Kong, qui fait de nouveau craindre une intervention en force de Pékin, s'ajoute aux doutes persistants sur l'issue des discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis après les déclarations de Donald Trump samedi expliquant que Washington ne signerait un accord avec la Chine qu'à la condition qu'il soit favorable aux Etats-Unis.

En Europe, les derniers chiffres de la croissance au Royaume-Uni publiés ce lundi ne sont guère encourageants: le produit intérieur brut (PIB) britannique a vu son expansion revenir au troisième trimestre à 1% en rythme annuel, son rythme le plus faible depuis début 2010.

"Si la résistance surprenante des dépenses de consommation préserve le Royaume-Uni de la récession, les perspectives en matière d'investissement restent sombres à l'approche de 2020", commente James Smith, économiste d'ING, dans une note."

Vendredi, Moody's a annoncé qu'elle pourrait dégrader la note souveraine du Royaume-Uni, abaissant de "stable" à "négative" la perspective de sa note Aa2.

VALEURS EN EUROPE

Le repli des places européennes affecte en premier lieu les valeurs des matières premières, qui figurent parmi les plus exposées aux doutes sur le commerce international et sur la Chine: leur indice Stoxx perd 2,35%, les groupes miniers Antofagasta et Glencore respectivement 3,58% et 3,93%.

Les banques souffrent elles aussi, à commencer par les britanniques après l'avertissement de Moody's: leur indice Stoxx abandonne 0,52% et parmi les acteurs britanniques du secteur, Standard Chartered cède 2,4%, HSBC 2,52% et Lloyds Banking Group 1,74%. A Paris, BNP Paribas recule de 0,45%.

La tension à Hong Kong affecte une nouvelle fois les valeurs du luxe: Burberry affiche un repli de 2,84%, Richemont une baisse de 2,12%.

Parmi les hausses marquantes du jour, la chaîne britannique de boulangeries Greggs bondit de 15,75% après avoir relevé sa prévision de bénéfice.

TAUX

Les préoccupations géopolitiques et économiques favorisent le repli sur les emprunts d'Etat, dont les rendements remontent, à -0,261% pour le Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro et 0,038% pour son équivalent français.

La hausse est plus marquée pour les rendements des pays du sud de l'Europe: le dix ans espagnol prend 2,5 points de base à 0,413% et l'italien plus de six points à 1,339%.

Le marché obligataire américain restera fermé ce lundi pour le "Veterans Day".

CHANGES

Sur le marché des devises, le yen profite du regain d'aversion au risque: il s'apprécie de près de 0,3% face au dollar et de 0,15% environ face à l'euro.

Face au dollar, la monnaie unique européenne reprend une partie du terrain cédé au cours des séances précédentes pour remonter à 1,1031; elle avait touché vendredi un plus bas de près d'un mois à 1,1015.

La livre sterling, elle, est en nette hausse face au billet vert (+0,82%) comme face à l'euro (+0,66%) après l'annonce par Nigel Farage, le chef de file du "Brexit Party", que son mouvement ne présenterait pas de candidats dans 317 circonscriptions remportées par le Parti conservateur en 2017, ce qui facilite grandement la tâche du Premier ministre, Boris Johnson, en vue des législatives anticipées du 12 décembre.

PÉTROLE

Le contexte géopolitique et économique pèse sur le marché pétrolier, qui creuse ses pertes: le Brent abandonne 0,96% à 61,91 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,22% à 56,54 dollars.

OR

Porté par le contexte général favorable aux valeurs refuges, le cours de l'once d'or est en hausse de 0,39% sur le marché "spot" à 1 464,11 dollars l'once. Il a reculé de 3,6% la semaine dernière, sa plus mauvaise performance

(Marc Angrand pour le service français)