(Rpt sans changement de la dépêche diffusée jeudi soir)

* Le Dow a grignoté 0,03%, le S&P-500 cède 0,13% et le Nasdaq 0,21%

* L'énergie tire le marché à la baisse dans le sillage du brut

* Des interrogations demeurent sur la Chine

* Le scénario d'une hausse de taux en septembre revient en force

* Cisco gagne 2,89% après ses résultats

NEW YORK, 13 août (Reuters) - Wall Street a fini sans tendance jeudi, effaçant ses gains en fin de séance sous la pression du compartiment de l'énergie qui a pâti de la rechute des cours du pétrole, avec le brut léger américain qui est tombé à son plus bas niveau depuis six ans.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a conservé en clôture un maigre gain de 5,74 points ou 0,03% à 17.408,25, après être monté en séance jusqu'à 17.481.

L'indice plus large Standard & Poor's 500 a abandonné 2,66 points, soit 0,13%, à 2.083,39 et le Nasdaq Composite , à forte composante technologique, a cédé 10,83 points (0,21%) à 5.033,56 en dépit d'une belle progression de Cisco.

Le compartiment de l'énergie a accusé la plus forte baisse des 10 grands indices sectoriels S&P-500 dans le sillage du brut léger texan WTI qui a brièvement enfoncé le seuil des 42 dollars pour la première fois depuis 2009.

Les assurances données par la Chine sur sa politique de change ont par ailleurs permis au marché de se focaliser de nouveau sur l'économie américaine, mais les solides indicateurs du jour plaident en faveur d'une hausse des taux de la Réserve fédérale dès le mois prochain.

La Banque populaire de Chine, s'efforçant d'endiguer le mouvement de vente massif qui a fait perdre au yuan environ 4% de sa valeur en deux jours, a tenu une conférence de presse pour dire que la conjoncture chinoise ne justifiait pas une dépréciation supplémentaire de la devise.

Ces assurances semblant exclure une guerre des monnaies ont permis aux places européennes de rebondir après deux séances de forte baisse mais des doutes sont réapparus à Wall Street.

"Le marché est toujours en train de s'ajuster à la dévaluation chinoise. A l'évidence cela a créé beaucoup d'incertitude et les gens ne savent pas trop comment cela va finir", commente Michael O'Rourke, stratège chez JonesTrading à Greenwich (Connecticut).

"Toutes les inquiétudes sur la Chine n'ont pas disparu car ce pays est tellement opaque et les chiffres officiels soulèvent toujours des questions", renchérit Kim Forrest, analyste marchés chez Fort Pitt Capital Group à Pittsburgh en Pennsylvanie.

Les bonnes statistiques publiées aux Etats-Unis, avec notamment un rebond plus fort qu'attendu des ventes au détail en juillet, ont par ailleurs remis en selle l'hypothèse d'une hausse des taux directeurs de la Fed dès sa prochaine réunion des 16-17 septembre.

Les anticipations de hausse de taux avaient baissé depuis mardi après la dévaluation inattendue du yuan, mais une enquête publiée jeudi par Reuters montre que les économistes tablent toujours sur un premier resserrement en septembre, qui pourrait être suivi d'un autre en décembre.

"Le marché s'est tellement habitué à la politique de taux zéro que la perspective d'un resserrement en septembre rend les gens nerveux", note Kim Forrest.

CISCO EN VEDETTE APRÈS SES RÉSULTATS

Quelque 6,2 milliards de titres ont été échangés, à comparer à une moyenne de 7,1 milliards depuis le début du mois, selon les données de BATS Global Markets.

Parmi les valeurs en vue, l'équipementier des réseaux Cisco Systems s'est adjugé 2,87% à 28,70 dollars au lendemain de la publication de résultats trimestriels supérieurs aux estimations des analystes.

News Corp, le propriétaire du Wall Street Journal, a bondi de 7,58% après là encore des résultats supérieurs aux attentes.

Yahoo a pris 4,18% à 35,93 dollars après un relèvement de recommandation de Bernstein, qui est passé de "performance en ligne" à "surperformance" en mettant en avant le potentiel de rebond du titre du groupe internet après une baisse de 32% depuis le 1er janvier.

Le constructeur de voitures électriques Tesla s'est redressé de 1,82% après avoir annoncé qu'il comptait lever environ 500 millions de dollars par le biais de la vente de 2,1 millions d'actions, une augmentation de capital à laquelle souscrira son directeur général Elon Musk.

A la baisse, le groupe de grands magasins Kohl's a chuté de 8,76% à 56,11 dollars après la publication de résultats trimestriels inférieurs au consensus.

Dans le secteur pétrolier, Chevron, composante du Dow Jones, a perdu 1,08%. Trente-huit des 40 valeurs de l'indice sectoriel S&P de l'énergie ont fini dans le rouge.

Le compartiment financier a en revanche progressé de 0,31% après deux séances de baisse, dans le sillage du dollar et des taux longs après la statistique des ventes au détail. L'indice dollar gagnait 0,1% à 96,37 en fin de séance après avoir touché la veille un plus bas d'un mois à 95,93 tandis que l'euro/dollar revenait à 1,1155 après son pic d'un mois à 1,1215 mercredi.

L'or à l'inverse est retombé de 0,9% à 1.115,01 dollars sur le marché spot après cinq séances de hausse. (Caroline Valetkevitch avec Tanya Agrawal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)