À Paris, l'indice CAC 40 progresse de 0,15% à 5.268,25 points vers 08h45 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,16% tandis qu'à Londres, le FTSE avance de 0,21%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est quasiment inchangé (-0,01%) mais le FTSEurofirst 300 prend 0,15% et le Stoxx 600 progresse de 0,10%.

Les indices européens ont aligné lundi une quatrième séance de baisse, un mouvement de consolidation provoqué par les annonces plus accommodantes que prévu de la Réserve fédérale et la parution d'indices PMI très décevants qui ont ravivé les craintes sur un ralentissement plus marqué qu'attendu de la conjoncture.

La chute des rendements obligataires et l'inversion d'une partie de la courbe des taux américains ont alimenté la nervosité, même si certains observateurs estiment qu'une récession prochaine de l'économie américaine est peu probable.

Les investisseurs surveilleront ainsi de près les statistiques américaines du jour sur l'immobilier ainsi que l'indice de confiance du consommateur aux Etats-Unis.

En Europe, le moral des consommateurs allemands s'est détérioré de façon inattendue à l'approche d'avril mais cet indicateur a été contrebalancé par l'annonce de la révision à la hausse de la prévision de croissance de l'Insee pour la France en 2018 (à +1,6% contre +1,5%).

Les investisseurs restent par ailleurs attentifs aux développements sur le Brexit. La Première ministre britannique Theresa May a renoncé pour l'instant à organiser un troisième vote à la Chambre des communes sur son accord de sortie de l'Union européenne, faute d'un nombre de voix suffisant en faveur du texte.

Signe de l'affaiblissement politique de la chef du gouvernement, les députés britanniques ont adopté lundi soir un amendement destiné à leur donner les moyens de chercher à dégager une majorité sur le Brexit.

VALEURS

En tête du CAC 40, Airbus prend 1,57%, porté par l'accord passé entre la Chine et la France pour la livraison de 290 A320 et de 10 A350, une commande d'une valeur globale de près de 30 milliards d'euros.

La hausse des valeurs du luxe, notamment celle de LVMH (+0,66%) après un relèvement d'objectif de cours de HSBC, contribue à soutenir la tendance à Paris.

A Londres, Ocado avance de 4,62% après l'annonce d'un nouvel accord de coopération à l'étranger, avec l'australien Coles Group.

Un autre britannique occupe la tête du Stoxx 600: le fabricant d'équipements médicaux Convatec bondit de 9,78%, dopé par une information de presse selon laquelle le grope serait convoité par plusieurs repreneurs.

Les valeurs pétrolières profitent de la remontée des cours du brut: l'indice Stoxx du secteur gagne 0,57% et à Paris, TechnipFMC (+1,37%) figure parmi les plus fortes hausses du CAC 40.

A contrario, le spécialiste danois des produits audiovisuels haut de gamme Bang & Olufsen décroche de 20,52% après avoir revu à la baisse ses prévisions de résultats pour l'exercice 2018-2019 et abandonné ses objectifs stratégiques à trois ans ainsi que son programme de rachat d'actions.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a rebondi mardi après sa chute de 3% la veille: l'indice Nikkei a repris 2,15%, profitant de rachats de positions vendeuses sur des valeurs cycliques et du positionnement de certains investisseurs avant la fin de l'exercice fiscal au 31 mars.

En revanche, les Bourses chinoises sont restées pénalisées par les craintes sur la croissance. L'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a reculé de 1,13%.

Les opérateurs de marché restent attentifs aux négociations commerciales en cours entre les Etats-Unis et la Chine. Une délégation américaine menée par le représentant au commerce Robert Lightizer et le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin doit se rendre jeudi et vendredi à Pékin, puis le vice-Premier ministre chinois Liu He se rendra à son tour aux Etats-Unis début avril.

Le Fonds monétaire international a estimé mardi que les tensions commerciales sino-américaines pourraient amputer de 0,9% la croissance économique de l'Asie.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini sur une note quasiment stable lundi, dans un marché pénalisé par le climat d'inquiétudes sur la croissance mondiale et la baisse de l'action Apple après la présentation par la marque à la pomme de son service de vidéo à la demande.

L'indice Dow Jones a gagné 0,06%, le S&P-500 a perdu 0,08% et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,02%.

Apple (-1,21%) a accusé le plus net repli du Dow. Confronté à la baisse des ventes d'iPhone, le groupe a levé le voile, en présence de nombreuses célébrités de Hollywood, sur son service de vidéo à la demande, un des piliers de sa nouvelle stratégie orientée vers les services qui devrait le placer en concurrence frontale avec Netflix et Amazon.

Les contrats à terme sur les indices américains signalent une ouverture mardi en légère hausse.

TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans remonte mardi à 2,4301% mais il reste inférieur à celui des T-Bills à trois mois qui se situe à 2,4586%.

Cette inversion de la courbe, qui a signalé par le passé des phases de récession économique, continue d'alimenter le débat sur les marchés sur la vigueur de l'économie américaine.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans reste ancré en territoire négatif, à -0,025%.

CHANGES

Le dollar reprend des couleurs face au yen, qui a profité lors des dernières séances de son statut d'actif refuge.

Face à un panier de devises de référence, le billet vert s'affiche quasiment inchangé mais il pourrait réagir aux statistiques américaines attendues sur l'immobilier et la confiance des ménages, ainsi qu'aux interventions prévues de plusieurs responsables de la Réserve fédérale.

Lors d'une conférence à Hong Kong, le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, s'est prononcé pour une plus grande proportion d'obligations de court terme dans le bilan de la Fed afin d'accroître la marge de manoeuvre de la banque centrale en cas de retournement économique.

De son côté, l'euro varie peu, au-delà du seuil de 1,13, tandis que la livre sterling reste sous pression en attendant l'issue hautement incertaine du Brexit.

PÉTROLE

Les cours du brut évoluent en hausse, soutenus par les réductions de production liées aux quotas mis en oeuvre par l'Opep et aux sanctions américaines à l'encontre de l'Iran et du Venezuela. Les craintes sur la croissance économique mondiale limitent néanmoins les gains.

Le baril de Brent de la mer du Nord se traite à 67,36 dollars et celui du brut léger américain (WTI) à 59,26 dollars.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault