* Performances sectorielles depuis le début de l'année:

* http://bit.ly/2h3SjpY

* Performance des principaux indices boursiers européens:

* http://bit.ly/2hRsmKh

par Kit Rees

LONDRES, 19 décembre (Reuters) - Les Bourses européennes terminent en fanfare une année marquée par l'incertitude politique, d'amples fluctuations des indices et d'importantes rotations sectorielles mais compensent à peine les pertes accusées au cours des premiers mois.

Le choc du vote britannique en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 23 juin, celui de l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis le 8 novembre et celui du rejet du référendum constitutionnel en Italie le 4 décembre ont été absorbés sans trop de difficultés par les marchés, quand ils n'ont pas été les catalyseurs d'une hausse inattendue des actifs risqués.

"Les gens ont été un peu comme des lapins pris dans les phares de l'auto lors de ces événements et du coup, ils ont été un peu surpris par la réaction du marché", explique Will James, gérant du fonds European Equity Income de Standard Life.

Après un premier semestre de hauts et de bas puis un été sans ressorts, le FTSEurofirst, l'un des indices de référence des marchés actions européens, termine l'année pratiquement au niveau où il l'avait commencée.

Vous trouverez ci-dessous les principaux développements marquants sur les Bourses européennes depuis le début de l'année:

* LES BOURSES LES PLUS PERFORMANTES : La Bourse de Moscou et celle de Sofia, toutes deux en hausse d'environ 26% depuis le début de l'année.

La remontée des cours du pétrole, le retour des investisseurs vers les actions de pays émergents et la stabilisation du rouble ont été les moteurs de la hausse de la Bourse de Moscou.

La Bourse bulgare a quant à elle profité de l'envolée des valeurs bancaires.

* LES BOURSES LES PLUS MALMENÉES : La Bosnie et le Danemark, en chute respectivement de 33% et 15,6%, qui éclipsent les reculs de la Bourse de Lisbonne et de Milan, pourtant plombées l'une comme l'autre par les difficultés de leurs systèmes bancaires nationaux.

La Bourse de Copenhague a été pénalisée par la forte pondération dans son indice de référence des valeurs pharmaceutiques, que les investisseurs ont boudées cette année. Le spécialiste des traitements du diabète Novo Nordisk a notamment vu sa capitalisation boursière pratiquement divisée par deux en raison de ses difficultés sur le marché américain.

* LES MEILLEURES PERFORMANCES SECTORIELLES : Les ressources de base sont en hausse de 65% depuis le début de l'année et le compartiment du pétrole et du gaz gagne près de 20%. Les minières avaient été la lanterne rouge de 2015, pénalisées par leur endettement, le ralentissement de l'économie chinoise et la chute du cours des métaux. Leur retour en grâce s'est accentué après la victoire de Donald Trump, les investisseurs anticipant que le secteur sera l'un des grands bénéficiaires de la politique d'investissement dans les infrastructures promises par le futur président américain et d'une croissance mondiale plus soutenue.

* LES VALEURS EN PLUS FORTE HAUSSE : La palme revient sans conteste à Anglo American en hausse de près de 290%. Le groupe minier est suivi par Melrose Industries, Glencore et ArcelorMittal, qui affichent des envolées comprises entre 145% et 240%.

* LE RETOURNEMENT LE PLUS MARQUANT : Les bancaires. Leur indice sectoriel, à la peine pendant la majeure partie de l'année, s'est redressé au dernier trimestre. Deutsche Bank a ainsi rebondi de près de 80% par rapport à ses plus bas du mois de septembre tandis que que les banques françaises et néerlandaises, bien au-dessus de leurs points bas, terminent l'année sur une performance positive.

Les banques italiennes et espagnoles figurent toutefois parmi les plus fortes baisses des valeurs européennes sur l'année. Les italiennes Banco Popolare et BPM et l'espagnole Banco Popular ont plongé de plus de 60%.

*LES PIRES PERFORMANCES SECTORIELLES : Le secteur des télécommunications en baisse de 17%, celui des loisirs et du tourisme, en recul de 14%, et la santé en repli de 13%.

"Le changement le plus important au cours des dernières semaines ou des derniers mois est le fait que les valeurs des télécoms et des services aux collectivités ont été déclassées à un tel point que je pense qu'elles ont à nouveau l'air d'être à des prix raisonnables", dit Simon Gergel, responsable des investissements sur les actions britanniques d'Allianz.

Les valeurs des loisirs et du tourisme ont subi le contrecoup des attaques liées à la mouvance djihadiste en Europe et des craintes sur la sécurité pour des destinations comme la Turquie ou l'Egypte. Le secteurs des télécoms et celui de la santé ont souffert de leur statut de valeurs de rendement dans un contexte de remontée des taux et de rotation sectorielle vers des secteurs plus cycliques.

Les pharmaceutiques ont été pénalisées par les pressions sur les prix sur le marché américain tandis que les télécoms ont aussi pâti de l'échec de plusieurs opérations de fusions-acquisitions dans le secteur.

* LE REBOND DU FTSE 100 : L'indice de référence de la Bourse de Londres a enregistré un vif rebond après le vote en faveur du Brexit et il affiche une progression de 11% depuis le début de l'année, porté par les multinationales, dont les profits réalisés à l'étranger seront gonflés par la chute de la livre sterling. Le FTSE 100 est en tête du palmarès des principaux indices européens sur l'année.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Marc Angrand)