Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers se montraient passablement optimistes mercredi avant la publication de l'indice des prix à la consommation pour avril aux Etats-Unis, espérant que le pic de l'inflation américaine soit enfin derrière eux.

Les indices européens évoluaient modestement en territoire positif: Paris montait de 0,89%, Francfort de 0,29% et Londres de 0,57% vers 08H10 GMT.

Les places asiatiques ont fini légèrement dans le vert à Hong Kong (+0,97%), Shanghai (+0,75%) et Tokyo (+0,18%) après le demi-rebond guère convaincant de Wall Street la veille.

"Les données de l'inflation aux Etats-Unis sont au centre de l'attention aujourd'hui (mercredi)" et "le rebond timide sur les marchés boursiers indique que les investisseurs spéculent sur une inflation légèrement plus faible", a rapporté Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.

Certains investisseurs se sont pris à espérer "la possibilité d'un plafonnement des pressions inflationnistes à court terme, les rendements obligataires ayant fortement reculé ces derniers jours", a expliqué Michael Hewson chez CMC Markets.

L'inflation en Chine s'est fortement accélérée le mois dernier, un regain de Covid-19 ayant entraîné la mise sous cloche de plusieurs régions et perturbé les chaînes d'approvisionnement alimentaires. En avril, l'indice chinois des prix à la consommation s'est ainsi inscrit en hausse de 2,1% sur un an, contre 1,5% un mois plus tôt.

"Dans le contexte du paysage de l'inflation ailleurs dans le monde, la Chine se trouve dans une situation très favorable en ce moment", a nuancé Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

L'indice américain des prix à la consommation (CPI) pour avril attendu dans l'après-midi (12H30 GMT) est susceptible d'influencer le rythme du resserrement de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) qui a donné en mars le coup d'envoi de son cycle de relèvement des taux.

Les investisseurs se demandent jusqu'où elle peut encore agir pour combattre l'inflation américaine qui a bondi en mars à son plus haut niveau depuis décembre 1981, à 8,5% sur un an.

Depuis des semaines, les marchés sont sous la pression exercée par la guerre en Ukraine et les confinements en Chine, qui aggravent les problèmes sur les chaînes d'approvisionnement. Depuis le début du mois de mai, les craintes de ralentissement de la croissance enflent, les investisseurs les plus pessimistes redoutant même une récession.

Le pétrole remonte, l'euro aussi

Les craintes d'un ralentissement économique mondial et les discussions sur un embargo européen de pétrole russe avaient fait dévissé les cours du brut en début de semaine.

Vers 07H45 GMT, Le baril WTI américain pour livraison en juin remontait de 1,86% à 101,61 dollars, après être descendu la veille sous la barre symbolique des 100 dollars pour la première fois en deux semaines.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 2,22% à 104,73 dollars.

L'euro progressait de 0,26% face au billet vert, à 1,0557 dollar.

Le bitcoin baissait de 2,30% à de 30'281 dollars.

Le luxe en fanfare

La maison de luxe italienne Salvatore Ferragamo a publié un bénéfice net de 14 millions d'euros pour le premier trimestre, malgré un ralentissement de ses ventes en Chine. Elle a annoncé l'objectif de doubler ses recettes "à moyen terme". Le titre gagnait 4,45% à Milan, tandis qu'à Paris, Kering et Hermès avançaient de plus de 2% et LVMH de 1,36% vers 08H00 GMT.

Compass relève ses prévisions

Le géant britannique de la restauration collective Compass bondissait de 8,37% à 1.709,50 pence, après avoir annoncé un bénéfice net multiplié par près de 5 pour son premier semestre décalé, où ses ventes ont presque retrouvé leur niveau pré-pandémie, et augmenté ses prévisions de revenus pour l'exercice en cours.

Bayer en bataille

Bayer plongeait de 5,46% après un avis de l'avocat général des Etats-Unis qui recommande à la Cour suprême de ne pas se saisir du dossier du glyphosate. Le groupe s'est dit "toujours convaincu qu'il y ait de bons arguments juridiques pour que la Cour examine le cas" d'Edwin Hardeman, qui accuse l'herbicide RoundUp de Monsanto, racheté par le géant allemand de l'agrochimie, d'être responsable de son cancer.

Alcon voit clair pour 2022

Le groupe suisse Alcon, spécialisé dans les soins ophtalmologiques, bondissait après avoir relevé son objectif de croissance pour 2022 dans la foulée d'un bon premier trimestre: l'action s'adjugeait 5,49% à 67,64 francs suisses suisses.

afp/jh