Hong Kong (awp/afp) - La Bourse de Hong Kong a chuté mardi matin, dans le sillage de la veille, minée par une forte baisse des actions du secteur technologique à la suite du confinement de Shenzhen, centre technologique de la Chine.

Les marchés s'inquiètent également d'éventuelles sanctions à l'encontre de la Chine si Pékin répond à la demande d'aide militaire et économique de Moscou afin de mener la guerre en Ukraine.

De son côté, le cours du baril de référence aux Etats-Unis WTI a reculé mardi de plus de 5%, passant sous la barre des 100 dollars, une semaine après avoir atteint son plus haut niveau depuis 2008 après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le Brent de la mer du Nord a plongé de 6% à 100,54 dollars.

La Chine étant le plus grand importateur de brut au monde, le confinement de nombreuses villes, voire de régions entières, pour faire face à une flambée des cas de Covid représente un manque à gagner en matière de demande d'or noir.

Dans le même temps, une lueur d'optimisme apparaît concernant les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng a plongé mardi matin de 2,99%, soit 584,41 points à 18.947,25 points.

En Chine continentale, la Bourse de Shanghai a cédé 2,98%, soit 70,42 points, à 3.153,11, et celle de Shenzhen, deuxième bourse du pays, 1,49%, à 2.078,13 points.

Les cours ont cependant enregistré une légère reprise mardi en fin de matinée, dopés par l'annonce d'un rebond inattendu des ventes de détail en Chine en janvier et février et par un regain d'intérêt des investisseurs pour les actions à la baisse.

"Changement de ton"

Lundi, la Bourse de Hong Kong avait chuté de près de 5%, l'indice des valeurs technologiques cédant environ 11% au lendemain de l'annonce du confinement des 17 millions d'habitants de Shenzhen.

En outre, les investisseurs s'inquiètent également d'une sévère reprise en main par le gouvernement chinois des entreprises technologiques florissantes.

Par ailleurs, la semaine dernière, le régulateur américain des marchés (SEC) avait mis en demeure cinq entreprises chinoises de se mettre en conformité avec de nouvelles obligations comptables, faute de quoi elles pourraient être radiées de Wall Street d'ici à 2024.

L'indicateur des entreprises chinoises cotées à New York a plongé de 11% lundi, les géants du commerce électronique Alibaba et JD.com ayant perdu environ 10%.

Une "revalorisation significative des actions des entreprises chinoises du secteur de la technologie pourrait nécessiter un changement de ton en matière réglementaire", a déclaré Marvin Chen, stratégiste pour Bloomberg Intelligence, ajoutant que les échanges entre Moscou et Pékin seront suivis de près.

En raison des craintes de radiation et des pressions liées au Covid en Chine, "même les optimistes jugent que la situation trop dure en ce moment, ce qui entraîne des ventes massives", selon M. Chen.

Le problème actuellement est que la Chine n'est pas "un catalyseur, les rumeurs réglementaires concernant les entreprises chinoises cotées aux États-Unis constituant un poids supplémentaire", a estimé Sharif Farha, de Safehouse Capital.

De plus, l'économie de Hong Kong demeure durement affectée par les strictes mesures mises en place pour faire face à une épidémie sans précédent de coronavirus alors que la Réserve fédérale américaine pourrait annoncer cette semaine une hausse des taux d'intérêt, ce qui ne devrait pas contribuer à entraîner une hausse des cours.

afp/al