BATTLE CREEK, Michigan/WASHINGTON, 19 décembre (Reuters) - L e président américain Donald Trump a condamné mercredi la mise en accusation votée contre lui par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, mais il a assuré à ses partisans que les républicains au Sénat empêcheraient sa destitution lors du procès qui devrait se tenir début 2020.

L'issue, attendue, du vote mercredi à la Chambre des représentants inscrit Donald Trump dans la catégorie des rares présidents des Etats-Unis à devoir faire face à un procès en destitution au Sénat, après Andrew Johnson et Bill Clinton - alors que Richard Nixon avait démissionné avant le vote en séance plénière à la Chambre.

Les propos rassurants du chef de file de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, rejetant l'hypothèse d'une destitution, n'ont pas suffi à réconforter Donald Trump qui est soucieux de son image et s'est régulièrement plaint par le passé que le mot "obscène" d'impeachment lui soit associé.

Durant un meeting de campagne à Battle Creek, au Michigan, un Etat qui a contribué à sa victoire en 2016 et sera encore déterminant lors de l'élection présidentielle de novembre prochain, Donald Trump a déclaré que la procédure de destitution était un "suicide politique pour le Parti démocrate".

S'exprimant au moment même où se déroulait, à Washington, le vote à la Chambre des représentants, il a dit sa fierté que les républicains aient affiché un front uni à la Chambre et que trois démocrates ont aussi voté contre sa mise en accusation.

Le locataire de la Maison blanche a estimé que Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre, et les élus démocrates s'étaient eux-mêmes marqués pour l'éternité du "sceau de la honte".

"Ce sont chacun d'entre eux qui devraient être mis en accusation", a dit Donald Trump à propos des démocrates.

Ses partisans ont montré durant ce meeting, prévu plusieurs semaines auparavant, que leur enthousiasme ne s'était pas éteint, entonnant le slogan "Quatre années de plus!".

Des conseillers de Donald Trump l'ont décrit comme mécontent de l'imbroglio autour de cette affaire mais dans l'espoir que celle-ci s'avère politiquement fructueuse, alors qu'il a annoncé des accords commerciaux avec la Chine et avec le Canada et le Mexique qui doivent dynamiser l'économie américaine.

"Il n'était pas content d'être mis en accusation, mais il n'était pas non plus démoralisé - loin de là", a déclaré un proche de Donald Trump qui s'est entretenu récemment avec lui. (Steve Holland à Battle Creek et Jeff Mason à Washington; version française Jean Terzian)