Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes sont hésitantes mardi, en attendant la publication jeudi de données d'inflation aux Etats-Unis importantes pour les marchés qui tentent d'anticiper la politique monétaire de la banque centrale américaine.

En Europe, vers 12H50 GMT, Paris reculait de 0,33%, Francfort de 0,30% et que Londres grappillait 0,01%.

"Les actions ont baissé peu après l'ouverture en Europe, effaçant les gains de la veille dans un contexte d'incertitude", commente Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

"L'absence de nouveaux catalyseurs et le fait que les investisseurs aient peut-être surévalué les assouplissements des politiques monétaires" des banques centrales "peuvent expliquer l'appétit pour le risque en berne des investisseurs", poursuit l'analyste.

Une responsable de la banque centrale américaine (Fed) s'est montrée optimiste lundi quant à la trajectoire de l'inflation, mais a alerté sur les risques persistants, qui pourraient justifier de relever encore les taux.

"Si l'inflation continue de se rapprocher de notre objectif de 2%, il deviendra approprié d'entamer le processus de baisse de notre taux directeur", a déclaré Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed, lors d'un discours devant l'association des banquiers de Caroline du Sud, à Columbia.

Mais "à mon avis, nous n'en sommes pas encore là. Et d'importants risques persistent", a-t-elle averti, se disant même "disposée à relever encore les taux (...) si les données indiquent que les progrès en matière d'inflation sont au point mort ou inversés".

Dans ce contexte, jeudi, les marchés scruteront la publication d'un indicateur d'inflation (CPI) aux Etats-Unis pour le mois de décembre.

En novembre, l'indice CPI avait montré une légère baisse, à 3,1% sur un an contre 3,2% en octobre. L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, est restée stable par rapport au mois d'octobre à 4,0% sur un an, au plus bas cependant depuis plus de deux ans.

Sur les marchés asiatiques, la Bourse de Tokyo (+1,16%) s'est nettement démarquée mardi en atteignant un plus haut en clôture depuis mars 1990, portée par le secteur technologique dans la foulée des gains robustes du Nasdaq (+2,2%), où sont concentrées les valeurs technologiques, la veille à New York.

Mardi, les contrats à terme des trois principaux indices américains laissaient présager d'une ouverture en baisse, entre 0,3% et 0,6%.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans des Etats-Unis évoluaient à 4,04% vers 12H45 GMT, contre 4,03% à la clôture lundi.

Jupiter fond

La société britannique de gestion de fonds Jupiter Fund Management dévissait de 15% à la Bourse de Londres, après avoir rapporté des sorties de fonds plus importantes qu'anticipées l'an dernier, invoquant notamment un optimisme "plus faible" des investisseurs particuliers.

Ailleurs à la cote britannique, l'entreprise spécialisée dans le recrutement Hays dévissait de 11% après avoir constaté "un ralentissement" à la fin de son deuxième trimestre décalé achevé fin décembre, ce qui se traduira par un résultat semestriel "inférieur aux attentes".

Le pétrole rebondit

Les prix du pétrole rebondissaient mardi, le marché se concentrant sur les craintes autour de l'approvisionnement mondial de brut avec la fermeture d'un champ libyen et les tensions en mer Rouge, après la chute importante de la veille.

Vers 12H40 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 2,29%, à 77,87 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, montait de 2,37%, à 72,45 dollars.

La monnaie européenne reculait par rapport au billet vert de 0,16, à raison d'un euro pour 1,0932 dollar.

Le bitcoin perdait 0,79% à 46'740 dollars.

afp/jh