Ajoute annonce de la reprise des échanges vendredi

Tokyo (awp/afp) - L'opérateur de la Bourse de Tokyo, paralysée toute la journée de jeudi en raison d'une "panne matérielle" d'une ampleur historique, a annoncé la reprise des échanges dès vendredi sur l'une des plus grandes places financières mondiales.

"Nous prévoyons que les ordres d'achat et de vente se dérouleront de manière habituelle" vendredi, a indiqué la Bourse de Tokyo dans un communiqué. Ses responsables avaient assuré peu auparavant que le problème avait été identifié et était en cours de résolution.

L'ensemble des échanges de valeurs à Tokyo et dans d'autres Bourses japonaises avaient été interrompus avant même l'ouverture, en raison d'un problème technique qui a causé une perturbation de la transmission des informations du marché.

Une résolution rapide du problème aurait nécessité un redémarrage du système, qui "aurait causé la confusion", a expliqué dans l'après-midi le président de la Bourse de Tokyo lors d'une conférence de presse.

"Après en avoir discuté avec les autres acteurs du marché, nous avons décidé de suspendre les échanges pour l'ensemble de la journée", a déclaré Koichiro Miyahara.

"Nous avons causé d'importants désagréments à un grand nombre d'acteurs du marché et d'investisseurs" et "nous nous en excusons sincèrement", a-t-il ajouté.

L'origine de l'incident est une panne de mémoire qui a empêché le déclenchement d'un dispositif de secours.

Des responsables ont annoncé que le matériel défectueux avait été remplacé et que des équipes seraient déployées pour observer le système, afin d'éviter que le problème ne se reproduise.

Première depuis 1999

La panne est survenue tôt dans la matinée, provoquant l'interruption des opérations moins d'une demi-heure avant l'ouverture de la Bourse de Tokyo, normalement à 09H00 (00H00 GMT). Vers midi (03H00 GMT), l'opérateur de la Bourse de Tokyo, Japan Exchange Group (JPX), a annoncé l'arrêt des échanges pour le reste de la journée.

En plus de la Bourse de Tokyo avec ses indices Nikkei et Topix, d'autres places nippones ont été affectées, celles de Nagoya, Sapporo et Fukuoka, qui utilisent le même système d'échange que Tokyo, étant également à l'arrêt. La Bourse d'Osaka n'a en revanche pas été affectée.

JPX est le troisième plus important opérateur au monde en termes de capitalisation totale des entreprises cotées, derrière le New York Stock Exchange et le Nasdaq, selon la Fédération mondiale des Bourses de valeurs (WFE).

La capitalisation boursière des titres de JPX représentait 5.100 milliards de dollars en mars. Environ 3.000 milliards de yens (24,2 milliards d'euros) de titres s'y échangent en moyenne chaque jour.

Le précédent incident technique notable sur la place tokyoïte, en 2018, avait temporairement perturbé les échanges, mais la dernière interruption totale, qui n'avait cependant duré qu'une matinée, remonte à 2005.

Selon un porte-parole de JPX, c'est la première fois que les échanges ont été paralysés pendant une journée complète depuis l'installation du système actuel en 1999.

L'incident de jeudi survient alors que Tokyo devait être l'une des seules places boursières ouvertes parmi les principales en Asie, celles de Hong Kong, Shanghai, Corée du Sud et Taïwan étant fermées en raison de jours fériés.

Le porte-parole du gouvernement japonais Katsunobu Kato, qui avait jugé la situation "extrêmement regrettable", a précisé que le régulateur financier japonais avait demandé à JPX de relancer rapidement les opérations et d'enquêter sur l'incident.

Celui-ci ne devrait cependant pas avoir d'impact immédiat sur le marché, selon des analystes.

L'impact de l'incident de 2005 "n'avait pas été particulièrement fort", a déclaré à l'AFP Makoto Sengoku, analyste au Tokai Tokyo Research Institute, notant que les contrats à terme sur l'indice vedette Nikkei étaient en hausse.

En août, plusieurs cyberattaques provenant apparemment de l'étranger avaient perturbé les réseaux informatiques de la Bourse néo-zélandaise en les inondant de trafic, contraignant la place à geler les échanges durant quatre jours consécutifs.

Les responsables de JPX ont indiqué n'avoir pas décelé de traces d'une cyberattaque.

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