Stockholm (awp/afp) - La compagnie aérienne scandinave SAS, en difficulté financière, a annoncé jeudi de nouvelles fortes pertes pour son deuxième trimestre, malgré une hausse de la demande, ce qui a provoqué une énième chute de son action en Bourse.

De février à avril, l'entreprise, dont les Etats danois et suédois sont les premiers actionnaires, a enregistré une perte nette de 1,5 milliard de couronnes (environ 129 millions d'euros), un résultat identique à celui du deuxième trimestre de l'année dernière.

"Nous sommes heureux de constater que la demande sous-jacente globale de voyages est restée saine au cours du trimestre, malgré les incertitudes économiques" au sein de la société, a préféré souligner le PDG de SAS, Anko van der Werff, cité dans le rapport.

Vers 10H00 GMT, le titre de SAS perdait près de 8% (à 0,36 couronne), dans un marché en légère baisse à la Bourse de Stockholm.

Cependant, le nombre total de passagers de la compagnie scandinave a augmenté de 36% au deuxième trimestre par rapport à la même période l'an passé.

Stimulé par cette demande, le chiffre d'affaires a affiché une hausse de 27%, à 8,9 milliards de couronnes (environ 745 millions de francs suisses).

Mais le transporteur aérien se trouve depuis quelques années en difficulté financière, une crise accentuée par les années noires de la pandémie de Covid-19.

En juillet dernier, SAS, qui ne vaut plus en Bourse qu'environ 250 millions d'euros à son cours actuel, s'est placé sous la protection de la loi américaine sur les faillites - le fameux "chapitre 11".

Ce dispositif permet à une entreprise n'arrivant plus à rembourser ses dettes de se restructurer à l'abri de ses créanciers tout en poursuivant ses activités.

Ce processus doit s'achever au cours de la seconde moitié de l'année 2023, a confirmé le PDG.

En parallèle, la compagnie avait lancé un plan d'économies de 7,5 milliards de couronnes et annoncé vouloir lever 9,5 milliards auprès d'investisseurs.

Mais SAS peine à boucler ce projet.

Début mai, la compagnie a également essuyé un revers, lorsque le Tribunal de première instance de l'Union européenne a annulé un vaste plan de recapitalisation portant sur un peu plus d'un milliard d'euros, monté en 2020 avec le soutien des Etats danois et suédois.

Le quotidien danois Berlingske avait affirmé en avril que SAS se dirigeait vers un retrait de sa cotation en Bourse, avec le fonds américain Apollo visant une prise de participation majoritaire.

afp/buc